ECCO

Le catalogue accompagne l’exposition « ECCO » ouverte du 18 juin au 8 août 2021 à la Villa Médicis.

Chaque année, la Villa Médicis accueille une communauté provisoire, éphémère, souvent composée de personnes qui ne se connaissaient pas encore, et qui finira par se disperser, mais qui vit ici une période fertile, heureuse et enchantée, dans un lieu magique où la nature et la culture, le jardin et l’architecture s’unissent en parfaite harmonie. Cet enchantement s’est maintenu malgré l’encerclement par les poisons urbains qui entourent la Villa, comme l’avait remarqué Hans Obrist lorsque nous y travaillions il y a plus de vingt ans. Cette communauté se compose d’artistes et d’intellectuels, travaillant dans diverses disciplines, utilisant tous les langages de la créativité et venant souvent d’horizons différents. La rencontre (et parfois même l’affrontement, toujours positif) entre les différences et les divergences se révèle toujours productif et génère des faits nouveaux et variés.

Cette année, en particulier, les pensionnaires, en plus de travailler sur leurs propres projets (parfois liés à la Villa ou à la ville, parfois en suivant un chemin plus personnel), ont créé quelque chose ensemble, mettant à profit leurs compétences variées pour construire un projet commun, quelque chose de partagé et de collectif : une revue.
Une œuvre en cours, réalisée à plusieurs mains, un chœur de plusieurs voix. Ce projet a pu voir le jour grâce à l’ouverture et au soutien constant de la Direction de la Villa Médicis. Mais surtout, il est dû aux pensionnaires qui ont traversé ici la période difficile de la pandémie, avec ses défis relationnels en présentiel, et qui ont su retrouver cette dynamique dans une conception collective, ouverte aux apports extérieurs.
Ils ont donné à cette revue, au format numérique et conçue pour accueillir des contributions écrites, visuelles, figuratives et même sonores, un nom : ECCO.
Un mot court, synthétique, affirmatif, une déclaration de présence, ici et maintenant.

Et nous voici donc, mettant cette revue au centre de l’attention, avec un numéro spécial papier qui tient lieu de catalogue, mais qui ressemble davantage à un livre d’artiste, conçu et imaginé par les pensionnaires, ainsi qu’un numéro « vivant », une œuvre collective qui prendra forme dans l’exposition et occupera l’espace physique où sera présent le spectateur.

Laura Cherubini