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19.05.2016
« Paolo Chiasera (Bologne, 1978 ; vit et travaille à Berlin) a abordé une grande variété de moyens d’expression qui (…) se condensent dans la solution stratigraphique idéale par laquelle celle-ci se manifeste depuis toujours (…). Sont exemplaires de cette dynamique les ‘nomadic canvas-based artist-run exhibition spaces’ (…). Le projet que Chiasera a imaginé pour la Villa Médicis s’inscrit dans cette lignée. (…) La Gypsothèque (…) se présente en effet comme une concrétisation idéale de l’articulation picturale ancienne, une sorte de matérialisation plastique du rêve cultivé par l’artiste dans Secondo Stile. Chiasera interagit avec l’espace en interprétant les surfaces volumétriques de la salle (murs, pavement et plafond) comme s’ils étaient des écrans potentiels susceptibles d’accueillir son travail, s’ajoutant aux œuvres existantes (dont les moulages de la colonne de Trajan) qui, dans ce contexte, pourraient rappeler, à un premier coup d’œil superficiel, des couches d’enduit détachées d’une pièce ornée de fresques et placées temporairement dans une autre. Il s’agit en réalité de trois peintures sur toile, dont le blanc candide est appliqué selon une modulation du ton (…). Sur l’une d’elles sont projetées des scènes filmées qui décrivent, en séquence libre, des pièces de la Villa, en particulier le Studiolo et la Gypsothèque (…). Les interlocuteurs qui y participent sont aussi nombreux que les mécanismes dialectiques qui s’y mêlent par leur intermédiaire. On y voit l’artiste d’aujourd’hui (Paolo Chiasera) et ceux du passé (les auteurs, souvent inconnus, des plâtres et ceux de leurs matrices originales), le temps présent et le temps de l’Histoire (parcourant un laps de temps qui débute à l’époque romaine et couvre les 350 ans de l’institution académique), les techniques picturale et sculpturale auxquelles s’ajoutent le cinéma et les installations, donnant lieu à une succession narrative riche en effets visuels et littéraires (…).
ppp, Paolo Chiasera, mai 2016