Lili Reynaud-Dewar

Lili Reynaud-Dewar est née en décembre 1975 à La Rochelle. Elle y a étudié la danse classique et le droit public. Elle écrit, danse, enseigne, filme, parle et produits des objets, monumentaux, fonctionnels ou décoratifs. Elle travaille seule ou en groupe, à partir de matériaux autobiographiques ou empruntés à des figures transgressives de la production culturelle du vingtième siècle, tels Joséphine Baker, Guillaume Dustan, Bjarne Melgaard, Cosey Fanni Tutti…

Elle s’intéresse à l’histoire des émancipations raciales et sexuelles, à la circulation et l’interprétation des œuvres, aux motifs biographiques et sociologiques dans la production culturelle, à la figure mouvante de l’artiste dans un monde globalisé.

Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions monographiques, notamment à la Kunsthalle de Bâle en 2010, au Magasin de Grenoble en 2012, au New Museum de New York en 2014, à la Audain Gallery de Vancouver en 2015, à la Hamburger Kunstverein en 2016, au Museion Bolzano en 2017, au Mac Montréal, au Mak (Museum of Applied Arts) de Vienne, au Palais de Tokyo en 2023 et  au Consortium (2025). Elle a aussi exposé à la Fondation Generali de Vienne en 2012, au Centre Pompidou en 2010 et en 2013, au Witte de With de Rotterdam en 2011 et 2014, au CAPC de Bordeaux en 2008 et 2013, à la Punte Della Dogana de Venise et à l’atelier Hermès de Séoul en 2018. Elle a fait partie des artistes sélectionnés pour la 56ème Biennale de Venise en 2015, la Biennale de Lyon 2013, la 5ème Biennale de Berlin en 2008. En 2013, elle reçoit le Prix Fondation d’entreprise Ricard et le Prix Marcel Duchamp en 2021 avec un film tourné pendant son année à la Villa Medicis en tant que pensionnaire. Elle est co-fondatrice de la revue féministe Pétunia avec Dorothée Dupuis et Valerie Chartrain, et enseigne à la Haute école d’art et de design de Genève depuis 2010. Une monographie a été consacrée à son travail par les éditions Phaidon en 2019.

Durant sa résidence Lili Reynaud-Dewar se consacrera à l’écriture de d’une autobiographie très particulière, qui entremêle le récit de sa vie avec celui d’une institution allemande : la Schirn Kunsthalle. Le projet de ce livre peut se décrire ainsi : « Lili Reynaud-Dewar est une femme française. Elle a 50 ans. La Schirn Kunsthalle est une institution allemande. Elle a 40 ans. Lili est artiste, la Schirn est un lie­­u d’art. Toutes deux sont des produits des politiques culturelles de leur époque. Ce livre réunit des fragments de leurs biographies respectives. Il entremêle leurs succès et leurs échecs, leurs erreurs et leur prescience, la chair et le politique, le sexe et l’administration, l’intime et le public, ce que l’on expose et ce que l’on cache, ­ ainsi que les individus et les évènements qui ont contribué, depuis le début de leur existence, à faire d’elles ce qu’elles sont aujourd’hui, en 2026 ». Pour mener à bien cet ouvrage, Lili Reynaud-Dewar enquêtera à Rome sur son année passée dans la ville à la fin des années 2010, en interviewant plusieurs personnes croisées au cours de son année de pensionnaire à la Villa Medicis (2018-2019). Elle travaillera aussi à la finalisation de l’ouvrage avec l’éditeur du texte Baptiste Pinteaux, actuellement pensionnaire à la Villa.