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l'eau racontée par les artistes
04.10.2024 - 13.01.2025
Sur terre et dans l’atmosphère, à la fois élément et ressource, l’eau nous constitue et déborde le monde. Protéiforme–pluies, mers, perles, rosée, ruisseaux, nuages, brouillard et larmes –, elle est la source essentielle de toute vie. Aujourd’hui détournée, puisée et polluée, l’eau est devenue un enjeu vital de la crise écologique en cours. Mais si l’eau fait l’objet d’une conquête, les abysses restent encore aujourd’hui plus mystérieux que la Lune, territoires rêvés, peuplés de monstres fantastiques.
L’exposition suit le cycle de l’eau, des civilisations englouties aux pratiques rituelles en passant par les eaux troubles des routes commerciales. La figure hybride de la sirène, tour à tour maléfique et protectrice, moitié femme, moitié animal, joue le rôle de guide pour naviguer entre ces mondes, des profondeurs à la surface. Son ambivalence résonne avec celle de l’eau, espace de métamorphoses, entre eaux de jouvence et eaux funestes.
L’exposition invite à traverser les différents états de l’eau par le regard des artistes, de sa représentation à ses enjeux politiques, du bien transformé en ressource à la quête métaphorique de sa source. La plongée dans ce monde liquide ouvre un univers de contradictions à l’heure où les récits sur les origines de l’eau se mêlent à ceux qui conjurent les temps futurs où elle menace par son déluge et son manque, et où le niveau des mers monte en même temps que les rivières s’assèchent.
« Les sirènes font partie de notre histoire féministe, et perdre de vue cette appartenance nous amène à les considérer sans les corréler au genre, à l’espèce, la race, l’humanité, (…) Les sirènes nous forcent à porter attention à la question du devenir, à celle de la vie en filets d’eau qui rendent le monde perméable et connecté, hors de tout fantasme de purification totale. Cela devrait servir non pas de modèle mais de direction, politique, artistique, académique et surtout éthique : les devenir-sirènes sont intimement liés à nos futurs et à la réinvention du sujet au temps de nos écologies tragiques. ».
Laure Prouvost (b. Croix, France, 1978)
Yiannis Maniatakos (b. Flomohori, Grèce, 1935)
Monira Al Qadiri (b. Dakar, Sénégal, 1983)
Simone Fattal (b. Damas, Syrie, 1942)
Kusukazu Uraguchi (b. Shima, Japon, 1922)
Mounir Ayache (b. 1991), (pensionnaire 2022-2023)
Chiyuki Sakagami (b. Hyogo, Japon, 1961)
Himali Singh Soin (b. Inde, 1987)
Emilija Škarnulytė (b. Vilnius, Lituanie, 1987)
Aïcha Snoussi (b. Tunis, Tunisie, 1989)
Dala Nasser (b. Tyr, Liban, 1990)
Valentin Noujaïm (b. France, 1991), (résident 2023) et Maïa Tellit Hawad (b. France)
Pamela Rosenkranz (b. Uri, Suisse, 1979)
LaToya Ruby Frazier (b. Braddock, Pennsylvania, États-Unis,1982)
Bassem Saad (b. Beyrouth, Liban)
Alix Boillot (b. Paris, France, 1992), (pensionnaire 2023-2024)
Bianca Bondi (b. Johannesburg, Afrique du Sud, 1986), (pensionnaire 2024-2025)
Gaëlle Choisne (b. Cherbourg, France, 1985)
Jumana Emil Abboud (b. Nazareth, 1971)
Klodin Erb (b. Winterthour, Suisse, 1963)
Ariana Papademetropoulos (b. Los Angeles, Californie, États-Unis, 1990)
Raffaela Naldi Rossano (b. Naples, Italie, 1990)
Rose-Lynn Fisher (b. Minneapolis, Minnesota, États-Unis, 1955)
Younes Ben Slimane (b. Tunis, Tunisie, 1992), (résident 2024)
Hera Büyüktaşcıyan (b. Istanbul, Turquie, 1984)
Alex Cecchetti (b. Terni, Italie, 1977)
Estrid Lutz (b. France, 1989)
Lou Masduraud (b. Montpellier, France, 1990)
Madison Bycroft (b. Kaurna Country, Australie, 1987), (pensionnaire 2023-2024)
Visites en autonomie
Date : du 4 octobre 2024 au 13 janvier 2025
Horaires : de 10h à 19h tous les jours, sauf le mardi (fermeture)
Tarif : 10€ / 8€ / 2€
Visites guidées
Octobre – dimanches 13 et 27 à 12h
Novembre – dimanches 10 et 24 à 12h
Décembre – dimanches 8 et 22 à 12h
Janvier – dimanche 5 à 12h
Tarif : 14€ / 11€ / 5€
Langue : italien
Visites en famille
Date : à partir du 12 octobre 2024
Horaires :
– En italien : tous les samedis à 15h00
– En français : tous les samedis à 16h30
Tarif : 7€
Né en 1973, Sam Stourdzé est spécialiste de l’image contemporaine et des relations entre art, photographie et cinéma. Il est commissaire de nombreuses expositions et auteur de plusieurs ouvrages de référence. Ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis en 2007 dans la section cinéma, Sam Stourdzé a été directeur des Rencontres d’Arles de 2014 à 2020 après avoir dirigé le musée de l’Élysée de Lausanne en Suisse entre 2010 et 2014 et assuré la rédaction en chef du magazine de photographie ELSE. En six ans à la direction des Rencontres d’Arles, il a organisé 225 expositions, célébré en 2019 les 50 ans du festival, lancé une version chinoise du festival à Xiamen (Jimei x Arles International Photo Festival) et conçu le nouvel Institut pour la Photographie à Lille avec la Région Hauts-de-France. Au sein des Rencontres d’Arles, il s’est attaché à décloisonner la photographie en instaurant un dialogue avec les autres disciplines : l’art contemporain, la musique, le cinéma, l’architecture et la littérature.
En savoir plus
Caroline Courrioux est responsable des expositions de la Villa Médicis depuis 2021. Spécialiste en esthétique et études visuelles, elle travaille sur les liens entre art contemporain, écoféminismes et imaginaires politiques. Elle a auparavant accompagné les artistes et les projets d’exposition en tant que responsable de la production des Rencontres d’Arles.