Recherche
22.09.2016
« L’été prend fin. Les couleurs et les lumières chaudes qui (…) l’ont accompagné s’estompent progressivement pour céder le pas à de nouvelles déclinaisons chromatiques. (…) Le phénomène se manifeste sous des formes multiples et certains artistes s’en font les interprètes (…).
Bora (2011) de Yuri Ancarani (Ravenne, 1972 ; vit et travaille à Milan et à Los Angeles) ‘capture’ un fragment de nature (…) et l’emprisonne dans un petit écran d’où il sort, dans toute sa force, sous forme de vidéo. Cette force par laquelle les présences zoomorphes et végétales qui occupaient autrefois la Villa revivent dans les fresques du Studiolo (…).
VETTORI (2016) d’Alfredo Aceto (Turin, 1991 ; vit et travaille à Lausanne) est un merzbilt moderne composé de déchets provenant de la Villa (…). Il met ainsi l’accent sur le côté éphémère de la vie à l’Académie qu’il (…) perçoit comme un ‘non lieu’ où tout est transitoire, comme en témoignent ses propres vestiges.
Lupo Borgonovo (Milan, 1985 ; vit et travaille à Milan) interprète les jardins comme une sorte d’Éden où s’animent de nouvelles formes d’existence. Il en découvre certaines dans la fontaine au centre du parc, d’autres au croisement des allées arborées. Les premières se manifestent sous forme de petits serpents multicolores (S, 2016), les secondes sont des coquillages de type préhistorique (Bianca, 2016).
Alberto Di Fabio (Avezzano, 1966 ; vit et travaille à Rome) comprime dans ses tapisseries (Energie, 2016 ; Paesaggi della mente, 2015) toute la gamme tonale et chromatique que les fleurs, les plantes et les animaux de la Villa lui ont mis à disposition et il les associe à celle du cosmos en réfléchissant aux affinités possibles (…).
Nicola Martini (Florence, 1984 ; vit et travaille à Milan) prélève quelques traces des troncs d’arbres destinés à la combustion (…) et en tire des copies (Senza titolo, 2016) qu’il aménage près de la Loggia de Cléopâtre, comme pour venger leur sort et sublimer leur fonction.
Les concepts d’ordre, de symétrie et de proportion qui régulent les équilibres naturels apparaissent dans les compositions plastiques Gregor (2015) et les deux autres, intitulées Le Solite Cose (2016) d’Arcangelo Sassolino (Trissino, 1967 ; vit et travaille à Vicenza), ainsi que dans la Gypsothèque qui les abrite.
Francesco Simeti (Palerme, 1968 ; vit et travaille à New York) place Thornlike (2016) dans un coin du jardin, entre des plantes d’acanthe et des vestiges archéologiques. La composition rappelle (…) les différentes phases historiques de la Villa, en particulier les plus anciennes que l’artiste reprend dans leur vitalité la plus totale et inchangée.
Cette vitalité qui est la sève de True Faith, 2016 de Nico Vascellari (Vittorio Veneto, 1976 ; vit et travaille à Rome). L’installation, placée sous la Loggia (…), est formée de tubes innocents, de sculptures en aluminium et d’un système de vidéos qui réfléchit sous forme métaphorique sur le concept de contrôle – scientifique, intellectuel, social, politique – par lequel on peut lire, en clé diachronique, la réalité académique dans son ensemble ».
Pier Paolo Pancotto, commissaire de l’exposition