Expositon

Agnès Varda

De-ci de-là

25.02 - 25.05.2026

Giulietta Masina à la station de métro Rome, Paris, 1956, d’après négatif 6x6 cm Agnès Varda, Giulietta Masina à la station de métro Rome, Paris, 1956, d’après négatif 6x6 cm © Succession Agnès Varda - Fonds Agnès Varda déposé à l'Institut pour la photographie
  • Commissaires
  • Anne de Mondenard
  • Carole Sandrin

La Villa Médicis met à l’honneur l’œuvre photographique de l’artiste et cinéaste Agnès Varda (1928-2019) à travers sa première grande rétrospective en Italie et à l’occasion du 70e anniversaire du jumelage entre Paris et Rome.

L’exposition invite à une immersion dans le Paris d’après-guerre et plus particulièrement dans la cour-atelier de la rue Daguerre, lieu de vie, de création et d’expérimentation d’Agnès Varda pendant près de sept décennies, indissociable de son Œuvre.
Aux années parisiennes répondent les photographies réalisées par l’artiste lors de voyages en Italie, de Venise à Rome, dans les villas et jardins de la Renaissance ou sur les plateaux de cinéma.

 

Le Paris d’Agnès Varda

L’exposition à la Villa Médicis met en regard l’œuvre de la photographe avec celle de la cinéaste à travers un ensemble de 130 tirages originaux, extraits de films, publications, documents, affiches, photographies de tournage et objets ayant appartenu à l’artiste. Conçue par le musée Carnavalet – Histoire de Paris, sous la direction de Anne de Mondenard et Paris Musées, elle a été présentée du 9 avril au 24 août 2025 à Paris. La rétrospective est le fruit d’un travail de recherche de plus de deux ans et s’appuie sur le fonds photographique d’Agnès Varda ainsi que sur les archives de Ciné-Tamaris, la société de production qu’elle a créée, aujourd’hui dirigée par Rosalie Varda et Mathieu Demy, ses enfants.

Le parcours retrace les débuts de photographe d’Agnès Varda et son installation dans la cour-atelier de la rue Daguerre au début des années 1950, transformée en studio de prise de vue, laboratoire photo et lieu de sa première exposition en 1954. Cette cour, partagée plus tard avec son conjoint le cinéaste Jacques Demy, devient le cœur battant de son univers. Photographies et extraits de films soulignent le regard décalé, teinté d’humour et d’étrangeté, que l’artiste porte sur les rues de la capitale et ses habitants. À travers des œuvres cinématographiques comme Cléo de 5 à 7 (1962) ou Daguerréotypes (1975), la rétrospective met notamment en lumière son attention constante aux femmes et aux vies en marge.

L’exposition inclut les œuvres de plusieurs artistes présentés en dialogue avec les photographies et films d’Agnès Varda : Giancarlo Botti, Michaële Buisson, Alexander Calder, Martine Franck, Dominique Genty, JR, Liliane de Kermadec, Michèle Laurent, Claude Nori, Laurent Sully-Jaulmes, Robert Picard, Valentine Schlegel, Collier Schorr.

Commissaire : Anne de Mondenard, musée Carnavalet – Histoire de Paris.

Avec la collaboration exceptionnelle du musée Carnavalet – Histoire de Paris, Paris Musées et de Rosalie Varda.

 

L’Italie d’Agnès Varda

Dans le prolongement de l’exposition conçue par le musée Carnavalet, L’Italie d’Agnès Varda est un éclairage sur les liens entre Agnès Varda et l’Italie à travers une sélection de photographies inédites, réalisées par l’artiste lors de deux séjours en Italie en 1959 et 1963. Agnès Varda est alors connue comme photographe de théâtre et répond à de nombreuses commandes de reportage pour la presse en France et en Europe.

En 1959, elle parcourt Venise et sa région en repérage de lieux pour La Mélangite (ou les Amours de Valentin), film qu’elle ne réalise finalement pas. Ses photographies témoignent de sa découverte de l’Italie et de son goût pour le pittoresque. Ses vues de Venise et de ses habitants sont fidèles à son état d’esprit. À sa pratique spontanée de la photographie s’ajoute son attrait pour des scènes graphiques jouant avec les ombres et les contrastes. À la Villa della Torre, près de Vérone, et dans les jardins de Bomarzo dans le Latium, les matières et l’étrangeté des sculptures la captivent.

En mai 1963, la revue française Réalités lui commande le portrait de Luchino Visconti, tout juste récompensé de la Palme d’or pour son film Le Guépard. Elle s’envole pour Rome avec trois appareils photographiques. Planches-contacts et photographies couleur témoignent de cette séance de pose avec celui que la presse surnommait le « prince taciturne du cinéma italien ». Au même moment, Jean-Luc Godard réalise Le Mépris dans les studios Titanus. Agnès Varda se rend sur le tournage et photographie son ami dirigeant Brigitte Bardot, Jack Palance et Michel Piccoli.

Une cinquantaine de tirages originaux de la collection de Rosalie Varda, des documents provenant de ses archives et du fonds déposé à l’Institut pour la photographie des Hauts-de-France racontent pour la première fois le rapport d’Agnès Varda à l’Italie.

Commissaire : Carole Sandrin, Institut pour la photographie.

En coproduction avec l’Institut pour la photographie des Hauts-de-France, à partir du fonds photographique et des archives de la Succession Agnès Varda

  • Agnès Varda, Autoportrait dans son studio, rue Daguerre, Paris 14e, 1956 © Succession Agnès Varda

  • Luchino Visconti, Rome, 1963 © Succession Agnès Varda

  • Autoportrait devant une peinture de Gentile Bellini, Venise, 1959. © Succession Agnès Varda

  • Photographie de Robert Picard, Valérie Mairesse, Robert Dadiès et Agnès Varda sur le tournage du film d’Agnès Varda L’une Chante, l’autre pas, 1976 Robert Picard © Ciné-Tamari

  • Agnès Varda, Boulevard du Montparnasse, Paris, mars 1956 © Succession Agnès Varda

  • Collier Schorr, Agnès Varda dans sa cour rue Daguerre, Paris 14e
    Séance pour Interview magazine, 22 juillet 2018, n° 521 Courtesy Collier Schorr

  • Rue Mouffetard, Paris 5e, 1957 © Succession Agnès Varda

  • Agnès Varda, Valentine Schlegel et Frédérique Bourguet
    à Montmartre, Paris 18e, 1948-1949 © Succession Agnès Varda

Agnès Varda en 9 chapitres

  • 1. Avant la rue Daguerre

    Arrivée à Paris en 1943, Agnès Varda étudie à l’École du Louvre et décide de devenir photographe, un métier qui lui permet de concilier des activités manuelles et intellectuelles. Pendant son apprentissage, elle partage un appartement près de Pigalle avec trois autres jeunes femmes. Ses colocataires sont ses premiers modèles et les quais de Seine ses premiers paysages parisiens. Elle affirme déjà son style, une forme d’étrangeté influencée par le surréalisme, et son identité artistique.

  • 2. La cour-atelier de la rue Daguerre

    En 1951, Agnès Varda s’installe au 86, rue Daguerre, un lieu atypique. Elle transforme deux anciennes boutiques séparées par une cour-ruelle en atelier, studio et laboratoire. Cet espace de travail et de création est aussi un lieu de vie partagé avec la sculptrice Valentine Schlegel et une famille de réfugiés espagnols. Dans la cour, elle organise sa première exposition en 1954 et tourne ses premiers films.

     

  • 3. Drôle de Paris

    Dans les années 1950, Agnès Varda est la photographe officielle du Théâtre national populaire de Jean Vilar et du Festival d’Avignon. Cette activité lui ouvre les portes du monde artistique parisien : elle réalise de nombreux portraits et reportages, photographiant des figures comme Calder, Brassaï, Suzanne Flon, Giulietta Masina ou Fellini. Associant drôlerie et étrangeté jusqu’à une forme de noirceur, elle s’impose peu à peu comme une voix singulière de la scène intellectuelle d’après-guerre.

  • 4. Photo écriture

    Agnès Varda excelle dans le reportage tout en affirmant, dans certains sujets, une esthétique et une méthode marquées par le langage du cinéma. À la façon d’un réalisateur, elle scénarise ses prises de vue et dirige ses modèles : une petite-fille déguisée en ange ou des jeunes comédiens mimant différents comportements amoureux.

  • 5. La ville en écho

    En 1961, avec son film Cléo de 5 à 7, Agnès Varda signe à la fois un portrait de femme et un documentaire sur Paris, où la ville reflète les états d’âme de son héroïne, affolée par la peur du cancer. En 1967, elle filme de nouveau Paris à l’unisson des sentiments qui traversent une jeune mère de famille paniquée par la guerre au Vietnam. Proche des cinéastes de la Nouvelle Vague, Agnès Varda inscrit son regard sur Paris dans un dialogue entre intime et politique.

  • 6. Des femmes, des gens

    Dans ses photographies puis ses films, Agnès Varda interroge le regard porté sur les femmes, notamment dans L’une chante, l’autre pas, où elle défend le droit des femmes et la contraception. Son féminisme s’inscrit dans une attention plus large à l’humain : dès les années 1950, elle met en lumière la population paupérisée qui fréquente le marché de la rue Mouffetard (L’Opéra-Mouffe, 1958). Plus tard, dans Daguerréotypes (1975), elle s’intéresse aux commerçants de la rue Daguerre qu’elle qualifie de « majorité silencieuse ». Elle capture gestes, visages et récits du quotidien avec une sincérité poétique, entre documentaire social et hommage surréaliste.

  • 7. La cour-jardin

    Jusqu’au milieu des années 1960, Agnès Varda photographie dans sa cour de jeunes actrices et acteurs, tels Delphine Seyrig et Gérard Depardieu. Après avoir rendu célèbres ses voisins commerçants dans Daguerréotypes (1975), elle s’identifie de plus en plus à sa rue au point de se désigner « Daguerréotypesse ». Au fil des années, la cour-atelier est devenue une cour-jardin, qui s’étend parfois à la rue Daguerre comme dans l’« auto documentaire » Les Plages d’Agnès (2008). C’est aussi le lieu où Agnès Varda se raconte, se met en scène et depuis lequel elle fait rayonner son œuvre.

  • 8. Travelling en ville

    À Paris, Agnès Varda n’est pas tentée de filmer les aspects pittoresques de la capitale. Elle s’attache à des aspects qui n’attirent pas l’attention et aux lieux qu’elle connait le mieux, son quartier et les quais de Seine. Les extraits réunis dans l’exposition montrent comment sa caméra évolue dans la ville. Ils empruntent à tous les genres (fiction, documentaire, publicité) et tous les formats (longs métrages, courts, bouts d’essai).

     

  • 9. L’Italie

    Focus spécial pour la Villa Médicis

    En 1959, en repérage à Venise et ses environs, Agnès Varda capture des scènes du quotidien et des motifs récurrents comme le linge séchant aux fenêtres et les passages obscurs.
    À l’occasion de ce voyage, elle compose un de ses célèbres autoportraits devant une toile de Gentile Bellini, affirmant avec humour sa coiffure devenue iconique. Envoyée à Rome en 1963 pour photographier le réalisateur Luchino Visconti, elle rend visite à Jean-Luc Godard sur le tournage du Mépris et immortalise Brigitte Bardot, Jack Palance et Michel Piccoli.

Informations pratiques

Dates : du 25 février au 25 mai 2026
Horaires : de 10h à 19h tous les jours, dernière entrée à 18h30, sauf le mardi (fermeture)
Tarifs : 10€, 8€*, 2€**

Billetterie à venir

*Tarif réduit pour les 18-24 ans
** Tarif carte Tribu 

Les commissaires

Le Paris d’Agnès Varda

Anne de Mondenard est conservatrice générale du patrimoine, docteure en histoire de l’art et cheffe du département photographies et images numériques au musée Carnavalet – Histoire de Paris. Depuis le début des années 1990, elle a largement publié dans le domaine de la photographie, ancienne comme contemporaine, et assuré le commissariat de nombreuses expositions. Depuis la réouverture du musée Carnavalet en 2021, elle a proposé de nouveaux points de vue (expositions et livres) sur les œuvres d’Eugène Atget (2021), Henri Cartier-Bresson (2021), les frères Séeberger (2025) et Agnès Varda (2025), dans leurs liens avec Paris.

L’Italie d’Agnès Varda

Carole Sandrin est conservatrice responsable des fonds photographiques de l’Institut pour la photographie depuis 2021. Historienne de la photographie diplômée en conservation préventive, elle a été commissaire des expositions Agnès Varda. Expo54 (2021), Bettina Rheims. Rose, c’est Paris (2021), Agnès Varda. La Pointe courte, des photographies au film (2023), Jean-Louis Schoellkopf. Portraits d’intérieurs (2024). Depuis 2023, elle co-dirige la collection des Carnets de l’Institut en co-édition avec delpire&co.

Les partenaires

  • Paris Musées

    Paris Musées

    Paris Musées est l’établissement public regroupant les 12 musées de la Ville de Paris et 2 sites patrimoniaux. Premier réseau de musées en Europe, Paris Musées a accueilli en 2024 plus de 4,8 millions de visiteurs. Il rassemble des musées d’art (Musée d’Art moderne de Paris, Petit Palais – musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris), des musées d’histoire (musée Carnavalet – Histoire de Paris, musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin), d’anciens ateliers d’artistes (musée Bourdelle, musée Zadkine, musée de la Vie romantique), des maisons d’écrivains (maison de Balzac, maisons de Victor Hugo à Paris et Guernesey), le Palais Galliera, musée de la mode de la Ville de Paris, des musées de grands donateurs (musée Cernuschi – musée des arts de l’Asie de la Ville de Paris, musée Cognacq-Jay) ainsi que les sites patrimoniaux des Catacombes de Paris et de la Crypte archéologique de l’Île de la Cité.

  • Musée Carnavalet – Histoire de Paris

    Installé dans les hôtels Carnavalet et Le Peletier de Saint-Fargeau, au cœur du Marais, le musée Carnavalet est le lieu de référence de l’histoire de Paris. Ses collections, qui comprennent environ 640 000 œuvres, en font l’un des principaux musées français. Peintures, sculptures, pièces de mobilier, boiseries, objets d’art décoratif et d’histoire, enseignes, photographies, dessins, estampes, affiches, médailles, monnaies, collections d’archéologie… 3 800 œuvres sont présentées dans un cadre historique exceptionnel, permettant au visiteur de voyager à travers la capitale, de la Préhistoire à nos jours. L’histoire de Paris est retracée de manière unique et vivante : à la fois historique, documentaire, sentimentale et proche des Parisiennes et des Parisiens.

  • L’Institut pour la photographie des Hauts-de-France

    Initié en 2018 par la Région Hauts-de-France en collaboration avec les Rencontres d’Arles, l’Institut pour la photographie est un lieu d’expositions, de ressources, d’échanges et d’expérimentations entièrement dédié à la photographie, situé au cœur du Vieux-Lille. Témoignant de la volonté d’ancrer l’image au sein d’un territoire à forte identité culturelle en le dotant d’une institution de référence internationale dans le domaine de la photographie, l’Institut pour la photographie vise à développer la culture de l’image auprès de toutes et tous, à préserver le patrimoine photographique et à soutenir la recherche et la création.

  • Ciné-Tamaris

    En 1954, Agnès Varda crée une coopérative, Tamaris Films, pour produire son premier film La Pointe Courte, long-métrage avant-coureur de la Nouvelle Vague, qu’elle transforme par la suite en société de production. En 1975, la société prend le nom de Ciné-Tamaris lors de la production du film Daguérreotypes. Dès 1990, Ciné-Tamaris rachète la plupart des films de Jacques Demy pour les intégrer dans son catalogue, et dès 2010, entreprend leur numérisation et leur restauration, de même que les films d’Agnès Varda, disponibles pour la plupart en 2K et 4K. Ciné-Tamaris a produit ou co-produit la majorité des films d’Agnès Varda, jusqu’à son dernier long-métrage Visages Villages, co-réalisé avec JR en 2017 ainsi que son dernier documentaire Varda par Agnès en 2019. Ciné-Tamaris gère le fonds photographique et les archives des deux cinéastes.

  • Paris-Rome : 70 ans d’amitié

    En 2026, Paris et Rome célèbrent les 70 ans d’un jumelage unique, scellé en 1956 pour affirmer un lien privilégié entre deux capitales qui se sont choisies. L’année sera rythmée par une programmation commune mêlant culture, patrimoine, festivals, expositions, gastronomie et grands rendez-vous populaires. Cet anniversaire met en avant un dialogue vivant, une amitié durable et une coopération renforcée entre les deux villes.

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