Les jeudis de la Villa | 15 mars

19h00
Le piège de l’esthétisme, le délit de l’esthétique
Rencontre avec l’architecte Renato Rizzi, invité par le pensionnaire Marc Leschelier, architecte

Ce titre ouvre directement un grand scénario, impliquant l’architecture et les subtilités de la culture occidentale. En effet, ces deux mots, esthétisme et esthétique, ne sont pas des adjectifs mais des substantifs. Leur genre, masculin et féminin, indique des structures sémantiques complétement différentes même si ces deux mots appartiennent au même dispositif épistémologique. L’utilisation de ces termes prépare donc à voir ce que l’on a oublié du passé, mais aussi à quel point nous ne connaissons pas des éléments (in)actuels de notre présent, des œuvres que nous produisons. Et pour ne pas perdre la direction du regard dans cette nébuleuse culturelle confuse, nous le fixons sur la lumière bienveillante et sévère de trois étoiles : Marcel Proust, Joseph Brodsky, Venise.

Renato Rizzi (1951), architecte, après une longue période au sein du cabinet de Peter Eisenman à New York, rentre en Italie pour devenir professeur de Conception Architecturale à l’Université IUAV (Venise). Parmi ses plus grandes réalisations on compte le Museo Depero à Rovereto et le Théâtre Élisabéthain de Danzig. Il travaille actuellement à la traduction architecturale de l’ensemble du corpus poétique de John Hejduk (New York, 1929-2000).

 

20h30
Du Royaume du Congo à la Villa Médicis
Rencontre avec Cécile Fromont, historienne de l’art, invitée par le pensionnaire Éric Baudelaire, plasticien

Un hamac. Des palmiers. Des singes, des oiseaux, des petits mammifères. Il est facile reconnaitre dans les tapisseries de la manufacture royale des Gobelins aujourd’hui dans le Grand Salon de la Villa Médicis le mélange de curiosité scientifique et goût de l’exotique prisé dans les arts décoratifs du XVIIème et XVIIIème siècles. Mais que penser de la présence d’hommes à la peau noire au sein de cette luxuriante flore et faune tropicale ?  L’historienne de l’art Cécile Fromont porte son regard de spécialiste de l’Afrique sur les Tentures des Indes et révèle les origines de leurs compositions dans l’histoire diplomatique du royaume chrétien du Congo au XVIIème siècle. Le parcours de ces portraits d’ambassadeurs africains peints au Brésil vers 1640 et devenus simples motifs exotiques en quelques décennies, nous invite à repenser le rôle de l’image dans les relations entre l’Europe et l’Afrique dans la période moderne et aujourd’hui.

Cécile Fromont est une historienne de l’art à l’université de Chicago. Ses recherches et enseignements portent sur les cultures visuelles, matérielles, et religieuses de l’Afrique et de l’Amérique Latine, en particulier au cours de la période moderne (1500-1800) et dans l’aire Atlantique Lusophone. Elle est l’auteure de nombreux articles et essais ainsi que de l’ouvrage The Art of Conversion : Christian Visual culture in the Kingdom of Kongo publié en 2014 et reconnu par de nombreux prix académiques. Lauréate du Prix de Rome, elle est actuellement pensionnaire de l’Académie Américaine de Rome. Elle est diplômée de Sciences-Po Paris et a reçu son master et doctorat en histoire de l’art et de l’architecture de l’université de Harvard.

 

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