Littérature / Pensionnaires

28 mars : Grégoire Chamayou, Patricia Allio et Hélène Giannecchini

19.00 : Grégoire Chamayou Une généalogie du libéralisme autoritaire 

Partout, ça se rebiffait. Les années 1970, a-t-on dit à droite et à gauche, du côté de Samuel Huntington comme de Michel Foucault, ont été ébranlées par une gigantesque « crise de gouvernabilité ». Aux États-Unis, le phénomène inquiétait au plus haut point un monde des affaires confronté simultanément à des indisciplines ouvrières massives, à une prétendue « révolution managériale », à des mobilisations écologistes inédites, et – racine de tous les maux – à une « crise de la démocratie » qui, rendant l’État ingouvernable, menaçait de tout emporter. C’est à cette occasion que furent élaborés de nouveaux arts de gouverner, toujours actifs aujourd’hui. Contrairement aux idées reçues, le néolibéralisme n’est pas animé d’une « phobie d’État » unilatérale. Les stratégies déployées pour conjurer cette crise convergent plutôt vers un libéralisme autoritaire où la libéralisation de la société suppose une verticalisation du pouvoir. Un « État fort » pour une « économie libre ». Grégoire Chamayou est agrégé de philosophie et chercheur au Centre national de la recherche scientifique. Il est notamment l’auteur de La société ingouvernable (La Fabrique, 2018) et de Théorie du drone (La Fabrique, 2013).

 

20.30 : Autoportrait à ma grand-mère
une performance de et avec Patricia Allio

« Heureusement que quelqu’un a eu l’idée de faire des photos, sinon on n’aurait jamais rien vu. » C’est ce que la grand-mère bretonne de l’artiste Patricia Allio lui confie alors qu’elle perd la mémoire. Elle devient pour l’auteure un miroir éblouissant. Le portrait devient autoportrait. Que reste-t-il d’un lien quand la mémoire s’étiole ? Pendant plusieurs années, Patricia Allio a écrit un texte où elle s’adresse à Julienne Le Breton, sa grand-mère maternelle originaire du Morbihan. Au détour de restitutions de conversations qu’elle a enregistrées dans la voiture ou le long du canal de Nantes à Brest, de souvenirs, d’anecdotes, elle soulève la question de l’héritage paradoxal, notamment sous forme de honte de soi, de déni et de culpabilité. L’auteure interroge notamment le poids de la honte liée à la langue maternelle interdite, le breton. Artiste pluri-disciplinaire, Patricia Allio écrit, met en scène, performe et réalise.

Grégoire Chamayou et Patricia Allio ont  été invités par Hélène Giannecchini, pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis.

entrée libre – sans réservation
traduction simultanée disponible

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