L’Analfabeto

L’Académie de France à Rome – Villa Médicis présente, du 15 avril au 17 mai , dans la citerne de la Villa Médicis, l’exposition collective L’Analfabeto. Conçue par les artistes de L’Alfabeto , l’exposition réunit Yann Annicchiarico, Axelle Bonnard, Jenny Feal Gomez, Karolina Krasouli et Anaëlle Vanel, avec la participation d’Elise Cam, Ovidiu Leuce, Alfredo Pirri et Bernhard Rüdiger et les oeuvres de Francisco Tropa. L’Alfabeto est un projet de recherche organisé par cinq jeunes artistes internationaux ayant étudié à l’ Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon . Inspiré du titre de la première série d’œuvres de Jannis Kounellis, L’Alfabeto évoque la nécessité de la transmission, entendue comme migration des formes et des idées, géographique et générationnelle. Ce point de départ a donné naissance à un projet de séminaire qui s’est tenu à la Villa Médicis en juillet 2014. En partenariat avec l’ENSBA de Lyon, l’Académie de France à Rome accueille le séminaire L’Alfabeto et l’exposition L’Analfabeto dans le cadre de son projet de pérennisation d’un lien fort avec la transmission artistique et l’accompagnement de l’émergence de nouvelles générations d’artistes. Après une visite à Matera à la recherche des traces de Pier Paolo Pasolini et la visite de sites archéologiques des peuples Italiots de l’âge de bronze, la notion d’ancrage s’est trouvée au centre de nos préoccupations. L’ancrage se définit comme la permanence du passé dans le présent. Des échanges avec les artistes Jannis Kounellis et Francisco Tropa pendant ce séminaire ont nourri nos recherches, et ouvert ce partage d’expérience vers une forme d’exposition.En cherchant à définir l’idée d’ancrage et de langage commun, une évidence est apparue : l’ignorance. Comme une force induite, elle pousse à continuer à chercher là où on ne comprend plus. La culture est ce qui appartient à l’analphabète. Conscient du langage mais libéré de son filtre, il établit une relation personnelle à l’Histoire. L’analphabète remet à jour les formes de la pensée par la création. Cette proximité renouvelée est peut-être la seule façon de continuer à danser. Au milieu de ces incompréhensions, L’Analfabeto est né de la volonté de réécrire notre langage. Ancienne réserve d’eau, la citerne de la Villa Médicis accueille aujourd’hui L’Analfabeto . L’architecture inhabituelle de ce lieu garde les traces de sa fonction élémentaire et vitale. Elle sera le lieu d’exploration de narrations souterraines et de l’émergence de formes élémentaires, comme faisant appel à une mémoire profonde et primaire. Ce lieu étonnant devient le terreau commun à une rencontre avec le temps présent. L’exposition construit d’une façon illettrée ce que le passé nous laisse comme traces et non traces, elle donne à voir le présent. Suite au vernissage, une discussion réunissant les artistes de L’Alfabeto et des artistes italiens de la même génération aura lieu à la Fondazione per l’Arte, nouveau lieu d’exposition à Rome qui soutient les jeunes artistes italiens et internationaux. En amont de l’exposition, le second séminaire du projet accueillera le vendredi 10 avril à 17h00 à L’Université la Sapienza une discussion entre Romeo Castellucci , metteur en scène de la compagnie Socìetas Raffaello Sanzio, Valentina Valentini , professeur au département Art et Spectacle à l’Université La Sapienza, et les artistes de L’Alfabeto . Le samedi 11 avril à 17h00 François Piron , critique d’art et commissaire d’exposition, sera invité au MACRO (via Reggio Emilia 54) pour une conférence sur les croisements historiques entre les formes et les processus de l’art dit brut et ceux de l’art dit contemporain, et leur ancrage commun dans une transfiguration du quotidien. Exposition réalisée par L’Alfabeto en partenariat avec l’École Nationale supérieure des beaux-arts de Lyon et l’Académie de France à Rome – Villa Médicis. Avec le soutien de : Région Rhône-Alpes et l’Atelier Blow-up, Lyon Sponsors : Focuna, Luxemburg et Cypréos France Eponges