paysage usagé / usage du paysage

Dans le cadre du séminaire de recherche de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, Emmanuelle Pagano , pensionnaire écrivain, invite Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth , photographes. Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth ont initié l’ Observatoire photographique du paysag e (OPP) depuis le GR 2013. Pour la première fois, les photographies intègrent le parcours d’un sentier de grande randonnée. Cet observatoire documente la grande richesse des paysages de la métropole marseillaise qui révèlent un frottement permanent entre ville et nature. Il consiste à mettre en place, sur un territoire, un système de veille photographique des paysages grâce à la reconduction périodique et régulière des prises de vue. L’objet de ce projet artistique est d’interroger le protocole des Observatoires du paysage en considérant les images produites comme des propositions d’analyses et non comme des illustrations de problématiques connues. À l’invitation des photographes, un comité de pilotage, composé des artistes du Cercle des marcheurs, de géographes, de paysagistes et d’aménageurs, les a accompagné dans leur appropriation et leur connaissance du territoire. Enfin, un volet participatif propose au public d’adopter « des points de vue » pour assurer la reconduction de la vieille photographique pendant les dix prochaines années. À travers cette proposition photographique, mais aussi à travers celle des séries Dos à la mer, promenade en méditerranée urbaine de Geoffroy Mathieu et Rhodanie, paysages déclassés de Bertrand Stofleth, nous souhaiterions interroger les liens marche / paysage / pays / oeuvre. Est-ce que le point de vue esthétique « ravive » ou au contraire « fige » le lieu de vie ? Qu’en est-il des notions de paysage (contemplation, représentation) et de pays (là où l’on vit) ? L’observation du paysage depuis l’« usage » contemporain qu’en fait l’homme renouvelle-t-elle la notion de pittoresque ou s’y oppose-t-elle ? Qu’est-ce qu’écrire, photographier, observer en marchant ? Est-ce que la marche, comme l’a envisagée l’architecte du groupe Stalker, Francesco Careri, peut être une « pratique esthétique » ? Comment s’interpénètrent ville et nature ? Toutes ces questions sont celles que rencontre Emmanuelle Pagano dans son propre travail et dont elle voudrait s’entretenir avec les photographes invités et le public. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Rencontre en français.

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