Marin Karmitz invite Amira Casar à lire  » Aurélien  » de Louis Aragon

Dernier rendez-vous Mardi 16 décembre 2008, à l’occasion du dernier rendez-vous à la Villa Médicis avec le cycle de lectures Aimer la littérature , Marin Karmitz , metteur en scène et producteur de cinéma, grand lecteur et collectionneur d’art, invite Amira Casar , jeune actrice franco-anglaise, à lire des morceaux choisis d' » Aurélien  » (1945) de Louis Aragon, qui raconte l’une des plus belles histoires d’amour de la littérature française. « J’ai lu pour la première fois Aurélien à l’âge de 14 ans. Je l’ai lu et relu depuis. Ce livre est avant tout un hommage rendu aux femmes. Aurélien représente la collaboration et Bérénice la Résistance. Lui, détruit par la guerre de 14/18, est un homme désespéré. Il rate sa vie par manque de courage. Elle, au contraire, est une femme active. Elle quitte son mari, sa ville, son milieu, elle représente l’héroïne de l’avenir. » (Marin Karmitz). Les pages les plus belles du livre, qui est aussi une méditation sur l’orgueil, sont celles qui racontent le goût pour l’absolu de Bérénice, femme pure et dure. A l’âge de 22 ans, Marin Karmitz a écrit une adaptation d’Aurélien, obtenant d’Aragon lui-même les droits d’auteur, mais le film ne fut jamais tourné. « Aimer la littérature », dirigé par l’écrivain français Olivier Rolin, est un programme dans lequel des écrivains, artistes et intellectuels de la scène culturelle française, comme par exemple Alain Finkielkraut, Pierre Michon, Jean Echenoz, Denis Podalydès o François Hartog se sont succédé depuis deux ans, à la Villa Medicis, pour lire et commenter de grands textes de prose ou de poésie. Marin Karmitz est né en 1938 en Roumanie et a émigré en France en 1947. Diplômé de l’IDHEC, il a été l’assistant de cinéastes tels que Jean-Luc Godard, Agnès Varda, Jean-Charles Tacchella et Pierre Kast. Après des études à l’IDHEC, il réalise des films très engagés. En 1971, Marin Karmitz crée sa propre structure de production, MK2, y adjoint ensuite une structure de distribution et développe un réseau de salles à Paris, dont la première, le 14 Juillet Bastille, est inaugurée le 1er mai 1974. La Palme d’Or pour  » Padre padrone  » des frères Taviani au Festival de Cannes 1977 et le Prix d’Interprétation décerné à Michel Piccoli et Anouk Aimée pour  » Le saut dans le vide  » de Marco Bellocchio en 1980, confirment la volonté de MK2 de défendre un cinéma de qualité. En 1982, toujours à Cannes, la société remporte un succès exceptionnel: cinq films produits et distribués par sont primés, dont la Palme d’Or pour Yol, du réalisateur turc Ylmaz Güney. Une nouvelle Palme d’Or est arrivée en 2003 pour le film Elephant de Gus Van Sant dont MK2 était le distributeur pour la France. Marin Karmitz a produit et coproduit près de quatre-vingt dix films, en a distribué plus de quatre cent et a créé un circuit de onze complexes cinématographiques à Paris (le troisième de la capitale en terme d’importance avec un total de soixante-quatre écrans). De nombreuses manifestations officielles ont rendu hommage au travail de Marin Karmitz : la Cinémathèque Française en 1985, le Centre Georges Pompidou en 1987, le MOMA de New York en 1989, la Cinémathèque de Tel Aviv en 1992, la Cinémathèque de Madrid en 1998, la Cinémathèque de Munich et le Forum du Cinéma Européen de Strasbourg en 1999. En 1985, il a été élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur et au grade d’Officier de la Légion d’Honneur en 1999.

Partager