« Wolfgang Stoerchle, Success in Failure » de Alice Dusapin

Alice Dusapin, pensionnaire en 2020-2021, a publié son ouvrage Wolfgang Stoerchle, Success in Failure et lancé sa maison d’édition Daisy, deux projets achevés lors de sa résidence à la Villa Médicis.


Résumé de l’ouvrage :

Wolfgang Stoerchle (1944-1976) est une figure artistique particulièrement marquante du début des années 70 qui a laissé une empreinte certaine mais discrète sur une génération d’artistes californiens, notamment grâce à la production de vidéos et de performances impliquant son corps comme matière première. L’histoire de sa vie, aussi brève que mouvementée, est chargée de rumeurs, et sa mort brutale en 1976 a probablement accentué davantage le mythe qui l’entoure. L’ensemble de son œuvre a été réalisé en onze ans, entre 1965 et 1976. Quarante-cinq ans après sa mort, son nom est toujours murmuré dans le monde de l’art de la côte ouest américain, dans l’attente d’une plus large reconnaissance.

Wolfgang Stoerchle : Success in Failure est la première monographie sur le travail de l’artiste, écrite par Alice Dusapin qui a consacré des recherches approfondies sur sa vie et son œuvre et organisé plusieurs expositions internationales depuis 2017 (Ampersand, Lisbonne : Galerie Overduin & Co, Los Angeles : Galerie Air de Paris ; Macro, Rome).  L’ouvrage comprend une série d’entretiens inédits avec Daniel Lentz, Paul McCarthy, Matt Mullican, David Salle, Helene Winer, un texte de James Welling, et documente l’intégralité des vidéos, performances, sculptures, peintures et installations sonores de Stoerchle connus à ce jour.


Biographie de Wolfgang Stoerchle :

« Je me souviens tout particulièrement d’une performance, qui avait lieu je crois au dernier étage d’un loft où il y avait pas mal de monde. Il était là, debout devant nous, nu, les yeux fermés à essayer sans y arriver d’avoir une érection. C’était une très mauvaise idée, mais c’était tellement bien. » – William Wegman

Né en 1944 à Baden Baden en Allemagne, Wolfgang Stoerchle et sa famille déménagent au Canada en 1959. En 1962, âgé alors de 17 ans, il quitte Toronto à dos de cheval avec son frère Peter pour rejoindre Los Angeles. Ils arriveront 11 mois plus tard. Stoerchle revendiquera ce voyage comme sa première œuvre artistique en 1970.

Après avoir étudié trois ans à l’Université d’Oklahoma puis deux ans à UCSB, il est engagé à Calarts par l’intermédiaire d’Allan Kaprow et enseigne la performance et la vidéo (James Welling, Matt Mullican, David Salle et Eric Fischl comptent parmi ses étudiants). C’est une période très prolifique, il tourne des dizaines de vidéos à l’aide de la caméra Portapak et réalise des performances iconiques comme sa tentative d’avoir une érection devant un public (Attempt Public Erection) réalisée pour la première fois dans l’atelier de Robert Irwin en 1972). Rejouant des actions élémentaires mais fondamentales pour interroger des changements d’état et de statut, utilisant son propre corps comme moyen d’expression, Wolfgang a marqué la scène artistique de Los Angeles de manière significative. Travaillant souvent avec des notions d’inconfort et de vulnérabilité, dans un espace flou entre humour et sincérité, ses œuvres ne “marchaient” pas toujours – et c’est là que résidait leur efficacité. Lors d’une répétition d’une de ses pièces il décrira celle-ci comme un “succès par l’échec”. Une notion essentielle pour comprendre son travail. 

Il déménage à New York en 1973 où il commence à se désintéresser du monde de l’art. Pendant deux ans, il voyage et fait de nombreuses retraites – étudiant ses rêves et vivant dans les montagnes mexicaines comme un ascète – avant de finalement s’installer à Santa Fe, où il revient lentement à la création artistique. Paul McCarthy dit à son propos, “je pense qu’il était dans une sorte de quête pour transformer son être ”. Sa vie et son œuvre sont difficilement séparables. Sa dernière performance se tient dans l’atelier de John Baldessari en octobre 1975 (The Last Performance). Il décède quelques mois plus tard dans un accident de voiture, il avait 32 ans.


Biographie de Alice Dusapin :

© Alice Dusapin

Alice Dusapin est chercheuse indépendante, éditrice et commissaire d’exposition. Co-directrice de la revue octopus notes et de la maison d’édition Daisy, elle co-dirige également la structure cooperative Ampersand à Lisbonne. 

Pour l’ensemble de son travail, Alice Dusapin a bénéficié du soutien du CNAP pour la recherche en théorie et critique d’art et du soutien de la Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature. Elle est également lauréate en 2020 d’une bourse de recherche du Getty Research Institute à Los Angeles et pensionnaire à l’académie de France à Rome-Villa Médicis dans la section histoire et théorie des arts en 2020-2021.


Description de l’ouvrage :

16 x 24 cm
408 pages
35 euros
Reliure souple
Jaquette américaine

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