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Lundi 22 mai à 19h30, à l’occasion de la parution en Italie du livre Autobiographie d’un poulpe, Vinciane Despret, philosophe des sciences sera à la Villa Médicis pour une rencontre dans le Grand Salon. Elle sera en conversation avec Emanuele Coccia, philosophe spécialiste du vivant et de l’espace domestique qui en a écrit la préface.
La rencontre sera animée par Paolo Pecere, professeur de philosophie à Roma Tre, et placée sous le signe de l’environnement, du rapport entre les espèces vivantes et de l’architecture, comme un prélude au Festival des Cabanes qui ouvrira à la Villa Médicis le 24 mai prochain.
La rencontre sera suivie d’une séance de dédicace des ouvrages les plus récents de Vinciane Despret et Emanuele Coccia, proposée en partenariat avec la Libreria Stendhal – Librairie française de Rome.
Autobiographie d’un poulpe
Connaissez-vous la poésie vibratoire des araignées ? l’architecture sacrée des wombats ? les aphorismes éphémères des poulpes ? Bienvenue dans la “thérolinguistique”, une discipline scientifique majeure du IIIe millénaire qui étudie les histoires que les animaux ne cessent d’écrire et de raconter.
En laissant libre cours à une imagination débordante, avec son dernier livre Autobiographie d’un poulpe, Vinciane Despret nous plonge au cœur de débats scientifiques passionnants qu’elle situe dans un futur indéterminé. En brouillant les pistes entre science et fiction, elle crée un trouble fascinant : et si, effectivement, les araignées nous interpellaient pour faire cesser le brouhaha de nos machines ? Et si les constructions des wombats témoignaient d’une cosmologie accueillante, offrant ainsi une formidable leçon de convivialité ? Et si les poulpes, adeptes de la métempsychose, se désespéraient de ne plus pouvoir se réincarner du fait de la surpêche et de la pollution des océans ?
Par cette étonnante expérience de pensée, Vinciane Despret pratique un décentrement salutaire ouvrant la voie à d’autres manières d’être humain sur Terre…
Il ne s’agit pas de contester l’interférence – qu’est-ce que communiquer d’une espèce à l’autre sinon interférer ? – mais de le faire en sachant qu’ainsi nous rompons le pacte du silence des araignées. Sans doute devrions-nous imaginer d’apprendre à le faire avec la politesse et toutes les précautions de courtoisie de ceux qui entrent dans une autre demeure.
Vinciane Despret, Autobiographie d’un poulpe
La nature n’est qu’un immense réservoir de peuples et de civilisations dont nous n’avons pas saisi la clé. Il faut lire la recherche scientifique sur les autres êtres vivants comme un vaste exercice d’ethnographie du non-humain.
Emanuele Coccia, Préface de l’édition italienne de Autobiographie d’un poulpe de Vinciane Despret
Vinciane Despret
Vinciane Despret est philosophe, psychologue et professeure à l’Université de Liège. Après avoir découvert les travaux des éthologues, elle a orienté ses recherches vers la philosophie des sciences. L’examen et la remise en question de notre relation avec les animaux sont au cœur de son travail.
Elle a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels Quand le loup habitera avec l’agneau (2004), Penser comme un rat (2009), Le Chez-Soi des animaux (2017), Que diraient les animaux… si on leur posait les bonnes questions ? (2018) et Habiter en oiseau (2019).
Elle est également commissaire de l’exposition « Bêtes et Hommes » à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris.
Avec l’association d’architectes Bento, Vinciane Despret assure le comissariat du pavillon de la Belgique pour l’édition 2023 de la Biennale d’architecture de Venise.
Emanuele Coccia
Philosophe et maître de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Emanuele Coccia est l’un des protagonistes de la scène philosophique actuelle. Ses intérêts vont du vivant à la mode, de la création contemporaine à l’espace domestique.
Il a d’abord suivi une formation en agronomie, avant de s’orienter vers la philosophie et la philologie. Après des études à Florence où il a obtenu son doctorat en 2005, il est invité en tant que professeur-chercheur par les universités de Tokyo (2009), Buenos Aires (2010), Düsseldorf (2013-2014), Columbia (2015-2016), Weimar (2019) et Munich (2020).
Il est l’auteur, aux éditions Payot et Rivages, de La vie sensible (2010), Le bien dans les choses (2013), La vie des plantes. Une métaphysique du mélange (2016), Métamorphoses (2020) et, plus récemment, Philosophie de la maison. L’espace domestique et le bonheur (2021), traduits en plusieurs langues.
Paolo Pecere
Paolo Pecere enseigne l’histoire de la philosophie à l’université de Roma Tre. Il s’intéresse aux relations entre la philosophie, les sciences naturelles et la psychologie à l’époque moderne et contemporaine.
Parmi ses livres : La filosofia della natura in Kant (Pagina 2009), Dalla parte di Alice. Consciousness and the Imaginary (Mimesis 2015), Soul, Mind and Brain from Descartes to Cognitive Science. A Critical History (Springer 2020).
Il écrit sur les voyages et les livres dans le « Pocketbook » de Treccani. Il a publié les romans La vita lontana (LiberAria 2018) et Risorgere (Chiarelettere 2019) et l’essai narratif Il dio che danza. Voyages, transes, transformations (nottetempo 2021). Son dernier livre est The Nature of Mind. De Descartes aux sciences cognitives (Carocci 2023).
