Hommage à Michel Marot

C’est avec une immense tristesse que l’Académie de France à Rome a appris le décès de Michel Marot, architecte et ancien pensionnaire de l’Académie de 1955 à 1958.

Né à Troyes en 1926, Michel Marot entre à l’École nationale des beaux-arts de Paris en 1945, à l’atelier Leconte, et obtient son diplôme d’architecte en 1950. En 1952, il reçoit une bourse pour suivre les enseignements de Walter Gropius au département d’urbanisme de la School of Design de l’université d’Harvard aux États-Unis. Grand Prix de Rome en 1954 pour son projet « Un centre de recherches africaines à Kano, dans le Nigéria britannique », il séjourne pendant trois ans à la Villa Médicis en tant que pensionnaire. Pendant cette période, il conçoit l’église Sainte-Agnès réalisée à Fontaine-les-Grès, dans l’Aube, pour laquelle il reçoit le Prix de l’Équerre d’argent en 1963. Architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, il se voit confier la conservation de la Villa Médicis, mais aussi de l’Arc de triomphe et des Archives nationales à Paris. En 1959, il fonde le cabinet MTA avec son associé Daniel Tremblot. On lui doit notamment la réalisation, dans les années 1960-70, de la Villa Arson à Nice avec Georges Fidon et son confrère niçois Pierre Allard. Il imagine une architecture puissante prenant la forme d’un labyrinthe de béton, de pierres et de plantes entremêlées, érigé au milieu d’un jardin méditerranéen offrant une vue imprenable sur la ville de Nice. Aujourd’hui, la Villa Arson est labellisée « Architecture contemporaine remarquable » et ne cesse de surprendre par sa modernité affirmée.

Engagé pour une architecture moderne attentive aux expressions des territoires et de leurs habitants, Michel Marot a œuvré pour la réhabilitation du centre historique de Troyes en réalisant notamment le plan du secteur sauvegardé, ainsi que celui du quartier du Marais à Paris. Son œuvre a contribué à la valorisation du patrimoine français des grandes métropoles aux petits villages, tissant ainsi des récits singuliers qu’il s’est attaché à faire partager, notamment à ses étudiants des beaux-arts de Paris, où il a enseigné à partir de 1965 à 1968, et de l’École d’architecture de Paris-Conflans.

Toute l’équipe de l’Académie de France à Rome adresse ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de cet architecte sensible dont le tropisme méditerranéen n’aura eu de cesse de nous émouvoir et qui a toujours manifesté un attachement constant à la Villa Médicis.