commémoration du centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918

Dans le cadre des commémorations nationales du centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, l’Académie de France à Rome organisait, en présence de M. l’Ambassadeur de France auprès de la République italienne, et de différents représentants, l’inauguration de la stèle des pensionnaires morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale.


Stèle antique portant le nom des pensionnaires décédés sous les drapeaux pendant la Grande Guerre

Albert Besnard, directeur de l’Académie de France à Rome (1913 à 1921) propose à l’Académie des Beaux-Arts, dès la fin de la Grande Guerre et pour célébrer la réouverture de l’Académie, de réaliser une exposition de moulages tirés de sculptures des plus beaux monuments français d’époque gothique détruits ou mutilés pendant le conflit.

Après les horreurs de la guerre, les pensionnaires rescapés sont revenus parfois mutilés dans leur corps par les blessures de guerre et tous mutilés dans l’âme ; ils gravent le nom de leurs cinq camarades morts en guerre sur un cippe antique qui se trouvait dans le jardin de la Villa et qu’ils exposent dans le vestibule de la Villa Médicis le 10 juin 1919, lors de l’inauguration de l’exposition de réouverture de l’Académie et à la présence du Roi et de la reine d’Italie.

Cette stèle antique en marbre blanc, de forme trapézoïdale, se trouve actuellement dans le jardin de la Villa Médicis, dans le carré dit « des antiques » ; elle est surmontée d’un fronton saillant à trois sommets arrondis.

Sur sa surface les pensionnaires ont gravé les inscriptions suivantes :  sur le fronton « MCMXIV-MCMXVIII », et sur le corps central « CRÉNIER, BUISSET, MIRLAND, GRÉGOIRE, LERICHE, MORTS POUR LA FRANCE ».

La liste des noms a été écrite en deux temps, ce qui explique la différence calligraphique entre les premiers deux noms (ajoutés dans un deuxième temps), et les autres.  Cela pour respecter, non pas la chronologie du décès de chacun des pensionnaires mentionnés, mais plutôt l’ordre chronologique du Grand Prix obtenu par chacun.  Le cardinal Mercier, venu assister à Rome la canonisation de Jeanne d’Arc, bénit ce cippe, placé pour l’occasion au centre de la salle de l’exposition. La cérémonie émut le public et la presse.