Musique baroque Aux portes de l’Orient Ensemble La Turchescha

PROGRAMME Giulio Caccini (1551-1618), Dalla Porta d’Oriente Giovanni Girolamo Kapsberger ( ca 1580-1651), Sinfonia Giulio Caccini, Torna deh torna Sehâ Zülfün , extrait du Mecmuâ i Sâz ü Söz [ Recueil de poésie et de musique ], copié par Ali Ufkî (1610- ca 1675) Giovanni Girolamo Kapsberger, Capona, Sfessaino Ey seh i melek , extrait du Mecmuâ i Sâz ü Söz , copié par Ali Ufkî Semâi Efrenci , extrait du Mecmuâ i Sâz ü Söz , copié par Ali Ufkî Tarquinio Merula ( ca 1594-1665), Folle ben si crede Danse grecque , rapportée par Charles Fonton (1725-1793), Essai sur la musique orientale comparée à la musique européenne (Paris, 1751) Vincenzo Galilei ( ca 1528-1591), La moresca Giovanni Girolamo Kapsberger, Colascione Giovanni Girolamo Kapsberger, Ciaccone Vincenzo Calestani (1589- ca 1617), Damigella tutta bella Ey Servî Revânim , extrait du Mecmuâ i Sâz ü Söz , copié par Ali Ufkî Vincenzo Calestani, Scherzo sopra Tamburo alla Tuchescha Cengi Harbi , extrait du Mecmuâ i Sâz ü Söz , copié par Ali Ufkî Chimène Seymen, soprano Françoise Enock, viole de gambe, vièle à archet, colascione Massimo Moscardo, tiorbino, théorbe Bruno Caillat, percussions, bendir, darbouka Françoise Johannel, harpe Judith Pacquier, cornet à bouquin et flûtes Venise et la Porte Ottomane Au XVIIe siècle, Venise, Constantinople et Smyrne sont de hauts lieux de rencontre pour les voyageurs, les marchands et les musiciens de l’Europe tout entière : sur les quais, les instruments de musique venus d’Orient et d’Occident se croisent et se vendent, airs et chansons s’échangent autour de ce commerce, comme en témoignent les récits de cette époque. Ambassadeurs, voyageurs et savants reviennent d’Orient avec des échantillons musicaux, des instruments de musique, des manuscrits et des miniatures décrivant la vie musicale dans l’Empire Ottoman du XVIIe siècle et participent alors de la mode des « turqueries » . Pas encore tout à fait dans une approche ethnologique, philosophes et théoriciens de la musique interrogent ces découvertes dans la perspective d’y retrouver des traces de ce « paradis perdu » de la musique grecque antique, dont il s’agissait d’identifier, pour se les approprier, les vertus expressives singulières, mirifiques. De leur côté, les sultans ottomans, n’étant pas insensibles aux goûts artistiques des cours européennes, accueillent à Istanbul les musiciens européens et plus particulièrement italiens au sein de leur école de musique, afin d’importer le style des Modernes. Ce concert nous fait découvrir les résultats de ces échanges culturels et recrée cette passerelle musicale entre la République de Venise et la Sublime Porte, faisant entendre, pour la première fois en Italie, des pièces turques inédites rapportées par les ambassadeurs de Venise et des pièces de musique ottomane issues d’un manuscrit turc du XVIIe siècle, au côté de pièces italiennes de Giulio Caccini, Tarquinio Merula et Giovanni Girolamo Kapsberger. L’ensemble La Turchescha trace alors pour nous un chemin baroque inédit et novateur. Ce concert inaugurera le séminaire de recherche de Théodora Psychoyou, actuellement pensionnaire musicologue de l’Académie de France à Rome – Villa Medici, sur le thème de « La Querelle des Anciens et des Modernes en musique au XVIIe siècle : synthèses et perspectives » qui aura lieu le vendredi 23 février 2007. Ensemble La Turchescha Direction artistique : Chimène Seymen Co-direction musicale : Françoise Enock et Massimo Moscardo. Fondé sur le partage du savoir et l’échange, l’ensemble La Turchescha participe au dialogue culturel entre les musiques anciennes d’Orient et d’Occident. Il élabore ses programmes de concerts à partir de recherches musicologiques mettant en lumière les traces des musiques venant d’orient et, plus particulièrement, de celles liées à la présence de l’Empire Ottoman en Europe depuis le XVe siècle. En outre, fort de cette volonté d’approfondir et de promouvoir la connaissance par le public de cette époque historique et artistique, l’ensemble collabore avec d’autres disciplines scientifiques et artistiques en associant ses concerts à des journées d’études et conférences. Chimène Seymen, soprano Musicologue et chanteuse française d’origine turque, née à Izmir, lieu de rencontre des civilisations millénaires, Chimène Seymen a reçu ses premières leçons de musique en écoutant les airs populaires de l’Anatolie méridionale, chantés et joués par son père. Des cours de piano l’ont familiarisée à l’âge de 9 ans avec la musique occidentale et l’ont amenée à continuer ses études en France. La découverte de la musique baroque fut l’un des moments forts de ses études. Son parcours professionnel de chant lui a permis d’aborder un large répertoire de musique avec une riche palette d’expressions. Elle a bénéficié de l’enseignement vocal de Noëlle Barker (Royal Academy), Laura Sarti (Guildhall School of Music and Drama) et Rachel Yakar (Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris – CNSMP). Invitée de nombreux festivals de musique baroque en France, Chimène Seymen obtient un grand succès dans les festivals internationaux de musiques d’Izmir et d’Istanbul en Turquie. Françoise Enock, viole de gambe, vièle à archet et colascione Guitariste classique de formation, Françoise Enock a étudié la viole de gambe avec Jay Bernfeld puis avec Christophe Coin au CNSMP où elle obtient en 1993 ses prix de viole et de musique de chambre. Elle se produit dans les festivals de musique ancienne les plus prestigieux et effectue des tournées dans une quinzaine de pays d’Europe ainsi qu’en Colombie, avec notamment les ensembles Alegria , Clément Janequin , Doulce Mémoire , Le Poème Harmonique , etc., avec qui elle a enregistré plusieurs CD pour ADDA, Alpha, Harmonia Mundi, etc. Elle assure la co-direction musicale de l’ensemble Suonare e Cantare pour lequel elle a conçu et enregistré plusieurs programmes de musique italienne allant de la renaissance à la première moitié du XVIIe siècle, période qu’elle affectionne tout particulièrement. Enfin, elle co-dirige l’ensemble La Turchescha avec Massimo Moscardo. Massimo Moscardo, théorbe et tiorbino Formé initialement à la guitare classique, son intérêt pour le répertoire Renaissance et Baroque le pousse à en choisir le chemin et l’approfondir, en se produisant avec différents ensembles de musique ancienne dans les plus prestigieux festivals en France et à l’étranger (Italie, Pays-Bas, Suisse, Grèce, Chine, Slovénie, …). Citons ses prestations au sein des ensembles Les Arts Florissants, Le Concert Spirituel, Le Poème Harmonique, Clément Janequin, Suonare e Cantare, etc. Il compte une trentaine d’enregistrements discographiques (Harmonia Mundi, Naxos, FNAC, Accord, Alpha,…), des musiques de films (Cyrano de Bergerac, L’Allée du Roy, Les Caprices d’un fleuve) et a participé avec l’ensemble Le Poème Harmonique à la production du Bourgeois Gentilhomme (Lully/Molière) qui a reçu de nombreuses récompenses du public et de la critique. Bruno Caillat, percussions, bendir et darbouka Après des études de l’École Normale de Musique de Paris, il étudie la percussion persane auprès de Djamchid Chemirani qui lui confie en 1978 sa classe de zarb au Centre d’Études de Musique Orientale (Paris-Sorbonne). Ses activités de concert couvrent des domaines aussi divers que les musiques traditionnelles persanes, turques, indiennes, ainsi que les musiques médiévale et de la Renaissance. Il accompagne ainsi d’éminents musiciens tels que D. Talaï et D. Safvat, fait partie depuis 1994 de l’ensemble de Kudsi Ergüner et depuis 1993, de Doulce Mémoire, l’une des meilleures formations de musique de la Renaissance, et collabore à des ensembles de musique médiévale tel Alla Francesca, Allegorie, Faenza, Tempus, etc. Françoise Johannel, harpe baroque Françoise Johannel a suivi ses études de harpe dans la classe de Jacqueline Borot au CNSMP où elle remporta un premier prix. Curieuse de tout ce qui touche aux musiques traditionnelles, elle a étudié parallèlement l’ethnomusicologie au musée des Arts et Traditions Populaires. Sa passion pour la harpe l’a conduite par la suite à s’intéresser aux diverses formes prises par l’instrument : harpe diatonique médiévale, harpe irlandaise ancienne, harpes double et triple de la Renaissance et de l’époque Baroque, etc., s’attachant toujours à y appliquer les techniques originelles. Les plus grands noms de la musique ancienne font appel à elle pour prendre part à leurs concerts et enregistrements (Jean-Claude Malgoire, William Christie, Skip Sempé, Agnès Brosset et son ensemble Colortalea). Elle enseigne actuellement la harpe au conservatoire de Fontenay-aux-Roses en région parisienne. Judith Pacquier, cornet à bouquins et flûte Elle a poursuivi ses études musicales au Conservatoire National de Région (CNR) de Metz où elle obtint des diplômes en histoire de la musique dans la classe de Corinne Schneider et en flûte à bec dans celle de Christian Billet ; elle prolongea ensuite sa formation au CNR de Paris auprès de Jean Tubéry puis est entrée dans la classe de Jean-Pierre Canihac au CNSM de Lyon jusqu’à s’y diplômer en 2001. Titulaire du Diplôme d’État de musique ancienne, elle mène une carrière d’instrumentiste au sein de divers ensembles avec lesquels elle se produit et enregistre de nombreux disques : l’ensemble Elyma, Doulce Mémoire , la Chapelle Rhénane , Ars Longa , etc.

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