Ensemble L’Itinéraire

PROGRAMME Oeuvre de Franck Bedrossian : Digital pour contrebasse, percussions et électronique Oeuvre de Franck Bedrossian : Transmission pour basson et électronique Oeuvre de Raphaël Cendo : Scratch Data pour percussions et électronique Oeuvre de Giacinto Scelsi : Okanagon pour harpe, contrebasse amplifiée et tam-tam Oeuvre de John Cage : In a landscape pour harpe seule Christophe Bredeloup, percussions Yann Dubost, contrebasse Brice Martin, basson Virginie Tarrête, harpe Elsa Bristol, technicien du son « Sur les traces du son » Giacinto Scelsi fut un inspirateur essentiel pour les fondateurs de l’Itinéraire il y a trente ans : à l’opposé des courants bien inscrits d’alors, Scelsi déclarait : « c’est la musique qui est au service du son et non l’inverse ! »  » Illustrant cet axiome depuis lors, L’Itinéraire a constitué un pôle de création et de recherche qui s’est affirmé au fil des temps comme une référence pour la musique et la création musicale contemporaines. Dans cette perspective, le concert du 12 janvier rendra hommage à deux compositeurs singuliers du XXè siècle, John Cage et Giacinto Scelsi, en regard de deux jeunes compositeurs, Franck Bedrossian et Raphaël Cendo, qui se situent eux aussi dans l’espace d’une liberté créatrice au profit de la musique, au service du son !  » Jean-Loup Graton L’Itinéraire L’Itinéraire est l’un des principaux ensembles européens de musique contemporaine. Fondé en 1973 par Michaël Levinas, Tristan Murail, Hugues Dufourt, Gérad Grisey et Roger Tissier, il n’a cessé depuis lors de multiplier les collaborations avec les compositeurs actuels. Aujourd’hui, grâce à des solistes de très haut niveau, l’Itinéraire a su entretenir l’esprit d’aventure qui a procédé à sa création, et se situe plus que jamais sur le devant de la scène des musiques de création. Il poursuit inlassablement l’exploration des territoires inconnus du son et interroge sans cesse les circonstances de la création musicale, de l’écriture aux pratiques  instrumentales, de la scène au multimédia, participant ainsi à l’élaboration d’un nouveau répertoire. A la croisée des recherches les plus avancées et de la pratique du répertoire des XXè et XXIè siècles, l’Itinéraire est aujourd’hui l’un des ensembles les plus marquants des musiques nouvelles en Europe. Christophe Bredeloup, percussions Élève de Michel Cals et de Jacques Delécluse, il reçoit le 1er prix de percussion en 1989 et un 1er prix de musique de chambre en 1991 au Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) de Paris. En 1995, il passe avec succès le certificat d’aptitude pour enseigner la percussion. Son activité de soliste-chambriste est partagée entre l’interprétation du répertoire (Bartok, Carter, Xenakis, Leroux) et la création d’oeuvres (Calire Schapira, Benjamin de la Fuente). Il se produit à Radio France, aux Musicales de Lyon, au Centre G. Pompidou. Soliste à l’Itinéraire, il enrichit son expérience au sein d’autres ensembles de musique contemporaine, tels que Court-Circuit, 2E2M, l’Ensemble Intercontemporain. Il enseigne les percussions au Conservatoire National de Région (CNR) de Boulogne-Billancourt et la lecture à vue au CNSM de Paris. Yann Dubost, contrebasse Yann Dubost aborde la musique par l’étude du violon à l’âge de 5 ans puis débute la contrebasse à 12 ans. Après des études au CNR de Grenoble avec P. Guaingoin, il entre à 15 ans au CNSM de Lyon dans la classe de B. Cazauran, et dans l’Orchestre de Paris en juin 2002. Il se produit régulièrement en soliste et en chambriste, et a crée des pièces pour contrebasse seule de Philippe Barraud et Olivier Roinsoll. Membre de l’Itinéraire depuis 2002, il participe également aux concerts de l’ensemble Alternance. Depuis avril 2003, Yann Dubost est aussi membre du trio Nomad lib’, un groupe de musique traditionnelle d’Europe centrale. Brice Martin, basson Après s’être diplômé en classe d’écriture au CNR de Bordeaux puis au CNR de Lille et y avoir remporté la médaille d’or à l’unanimité en basson allemand, il entre au CNSM de Paris en 1999. Il est aujourd’hui compositeur à la SACEM. Il pratique le basson, le contrebasson (système Heckel) et le saxophone, et son répertoire musical couvre tant la musique classique que contemporaine, tant le jazz actuel, que l’improvisation générative ou que le théâtre musical. Il est régulièrement invité à joindre l’Orchestre de Paris, l’Ensemble Court-Circuit, l’ONBA et le philharmonique di Radio France. Virginie Tarrête, harpe Après des études au CNSM de Paris où elle remporte en 1992 le 1er prix de harpe et le 1er prix de musique de chambre, Virginie Tarrête effectue ensuite un cursus de perfectionnement à la Staatliche Hoschschule für Musik di Freiburg im Breigau dans la classe de Ursula Holliger. Soliste de l’Itinéraire, elle consacre une grande partie de son activité à la musique contemporaine, ce qui l’a conduite à collaborer avec de nombreux compositeurs tels que Mark André, Klaus Huber, Michaël Levinas, tout en interprétant parallèlement le répertoire ancien sur instruments d’époque. C’est ainsi qu’elle se produit avec l’Orchestre des Champs-Elysées sous la direction de Philippe Herreweghe et avec l’Orchestre Révolutionnaire et Romantique sous la direction de John Elliot Gardiner. Elle enseigne la harpe au CNR de Besançon. BIOGRAFIE des COMPOSITEURS Franck Bedrossian (né en 1971) Après des études d’écriture, d’orchestration et d’analyse au CNR de Paris, il étudie la composition avec Allain Gaussin et entre au CNSM de Paris, dans la classe de Gérard Grisey puis de Marco Stroppa. En 2002 – 2003, il suit le Cursus de Composition et d’Informatique Musicale de l’IRCAM (Paris) et l’enseignement de Philippe Leroux. Il complète simultanément sa formation avec Helmut Lachenmann. Ses oeuvres sont jouées en France comme à l’étranger par des ensembles tels que L’Itinéraire, 2E2M, Ictus, Cairn, l’Ensemble Intercontemporain, l’Orchestre National de Lyon. Il a reçu diverses bourses et remporté de nombreux prix, parmi lesquels le Prix Pierre Cardin de Composition Musicale en 2005. Il est actuellement pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, d’avril 2006 à mars 2008. John Cage (1912 -1992) Compositeur américain. Il étudia le piano avec F. Ch. Dillon à Los Angeles et avec Lazare-Lévy à Paris, le contrepoint avec Cowell et la composition avec Schönberg à l’Université de Californie. Refusant d’adopter le dodécaphonisme, il développa ses propres procédures expérimentales. Ses premières oeuvres pour « piano préparé » ou pour instruments à percussions datent de 1930. Le « piano préparé » est une de ses techniques les plus spectaculaires et efficaces : il s’agit de disposer divers objets sur les cordes du piano qui alors altèrent le son mais aussi, en se déplaçant au gré des vibrations, rendent imprévisibles les effets sonores. John Cage s’opposa au caractère rationnel de la construction musicale européenne : selon lui, qui fut très fortement inspiré par la pensée orientale et la philosophie Zen, tout son est musique et ne peut donc à ce titre être organisé selon des structures précises dans des oeuvres qui sont des produits « finis ». Le processus dont on ne peut prévoir le résultat final est, comme il le dit alors, fondamentalement expérimental en ce qu’il laisse la place à la dimension fortuite et indéterminée. Raphaël Cendo (né en 1975) Après avoir étudié le piano et la composition au sein de l’École Normale de Musique (ENM) de Paris, Raphaël Cendo intègre le CNSM de Paris et suit les cours d’Allain Gaussin, Brian Ferneyhough, Fausto Romitelli et Philippe Manoury. Il collabore avec l’Ensemble Itinéraire, l’Orchestre National d’Île-de-France, l’Ensemble Intercontemporain, le Nouvel Ensemble Moderne, sous la direction de Pascal Rophé, Daniel Kawka, Lorraine Vaillancourt, etc. Ses oeuvres sont jouées dans différentes manifestations telles que « Lille, Capitale Européenne de la culture », le Festival Radio France de Montpellier, le Festival Voix Nouvelles à Royaumont. Il suit actuellement le cursus annuel de Composition et d’Informatique Musicale à l’IRCAM. Giacinto Scelsi ( 1905 – 1988) Giacinto Scelsi suivit des études académiques à Rome, dont les cours de composition avec Giacinto Sallustio. Il collabora à Genève avec Egon Koelher, qui fut un disciple de Scriabine et, en 1935-1936, il assista à Vienne aux cours di Walter Klein, un élève di Schoenberg. En 1936, il composait ses premières oeuvres dodécaphoniques. Il effectua de nombreux voyages à travers le monde, voyages qui lui firent découvrir le bouddhisme et la pensée Zen. Vers 1940, la dégradation de sa santé mentale le contraignit à plusieurs années d’hospitalisation à la suite desquelles il revisita sa technique, la recentrant sur la texture du son au détriment de la combinatoire. Il ne se disait alors plus compositeur mais « facteur », messager entre deux mondes. Installé à Rome, il rejoignit le groupe Nuova Consonanza auquel adhérèrent des compositeurs d’avant-garde. Ses oeuvres visionnaires sont aujourd’hui peu connues et jouées ; Giacinto Scelsi a plus de 80 ans quand eut lieu son premier enregistrement.

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