ÉTINCELLES / SCINTILLE Exposition annuelle des pensionnaires de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis
Du15 juin au 7 août 2022
Avec les pensionnaires : Kaouther Adimi, Iván Argote, Charlie Aubry, Théodora Barat, Samir Boumediene, Nidhal Chamekh, Aude Fourel, Marta Gentilucci, Noémie Goddard, Evangelia Kranioti, Marielle Macé, Benoît Maire, Hèctor Parra, Julie Pellegrin, Mathieu Peyroulet Ghilini, Guy Régis Jr.
Commissaire : Saverio Verini
VERNISSAGE PUBLIC MARDI 14 JUIN DE 18H À 21H30 Entrée libre
Visite de l’exposition et programme de performances : – Performance de Guy Régis Jr. réalisée en collaboration avec la compositrice Kaoli Ono, la soliste Cyrielle Ndjiki Nya et avec la participation du Chœur de Piazza Vittorio. – Performance d’Emily Mast, à l’invitation de Julie Pellegrin. – Performance de Kaouther Adimi et Guy Régis Jr. avec une musique composée et interprétée au piano par Hèctor Parra accompagné d’Imma Santacreu. – Lecture performée de Marielle Macé, Breathe in / Speak out.
L’exposition Étincelles / Scintille réunit les réalisations des seize artistes, auteurs et autrices, chercheurs et chercheuses à l’issue d’une année de résidence de création, d’expérimentation et de recherche à la Villa Médicis.
Ce rendez-vous artistique se situe à la croisée de diverses pratiques, des arts plastiques à la composition musicale en passant par la littérature, l’architecture, la mise en scène, l’histoire et la théorie de arts.
Plus qu’une exposition au sens classique du terme, il s’agit davantage d’une restitution de 16 projets qui témoigne d’un moment singulier dans leur parcours : la résidence comme laboratoire d’expérimentation. Que produit l’expérience de la cohabitation d’individualités et la rencontre de pratiques si variées ? Des murs de l’atelier aux salles d’exposition, comment donner forme à une idée, une recherche ? Ces questions accompagnent un parcours de propositions multiformes, servi par une mise en espace qui offre une autonomie à chaque projet tout en conservant son unité.
Le titre, Étincelles / Scintille, suggère l’idée de création mais rappelle aussi tout à la fois la discorde (« faire des étincelles ») que l’entente (« l’étincelle s’est produite »). Ce terme très visuel, lié à la lumière et au feu, capable d’exprimer la vitalité des projets des pensionnaires, évoque la vitesse due à l’inévitable temporalité d’une année de résidence qui touche à sa fin et au désir des pensionnaires de laisser une trace en restituant les recherches conduites au cours de leur séjour à Rome. Étincelles / Scintille se présente comme un parcours de correspondances tantôt évidentes tantôt plus subtiles entre des projets qui présentent des thèmes récurrents : l’accumulation, la réitération de gestes et de signes, la réflexion politique dans le champ artistique, la représentation de corps fragmentés, la relation entre paysage naturel et artificiel. Ces thèmes se retrouvent au fil des projets présentés dans les espaces de la Villa Médicis selon un rythme qui cherche à souligner de possibles dialogues et affinités entre les diverses œuvres.
Le temps d’un été, les salles d’exposition de la Villa Médicis se transforment en espace de réflexion et d’expérimentation qui accueille des propositions libres aux formes les plus diverses, expositives ou performatives, abouties ou inachevées. Ces interventions nous entraînent dans les lieux – imaginaires ou physiques, à commencer par Rome – qui nourrissent la création la plus actuelle et se prolongent au-delà du cadre de l’exposition.
À l’occasion de la soirée de vernissage le 14 juin, quatre performances seront programmées : la première de Guy Régis Jr., extrait de l’œuvre pluridisciplinaire Quel dernier grand conflit pour satisfaire la haine entre les humains, en collaboration avec la compositrice Kaoli Ono, la soliste Cyrielle Ndjiki Nya et avec la participation du Chœur de Piazza Vittorio ; la seconde de l’artiste américaine Emily Mast, qui à l’invitation de Julie Pellegrin réalisera la performance IFIF, un rituel de groupe séculaire réalisé avec une dizaine de performers sur le piazzale de la Villa Médicis. Elle prend la forme d’un jeu faisant appel au hasard, à la danse et à la transe pour ouvrir à d’autres manières d’être ensemble. Artiste basée à Los Angeles, Emily Mast combine art visuel, performance live et activisme, pour explorer les dynamiques de pouvoir et la subversion de hiérarchies apparemment immuables. La troisième performance réunira trois pensionnaires autour d’un texte inédit de Kaouther Adimi intitulé Versailles. Lu et mis en scène conjointement par Guy Régis Jr. et Kaouther Adimi, il sera accompagné d’une musique composée par Hèctor Parra qui l’interprètera au piano avec Imma Santacreu. Enfin, Marielle Macé associera au poème visuel qu’elle a réalisé avec le graphiste Francesco Armitti pour l’exposition des pensionnaires, une lecture performée de Breathe in / Speak out ; dans ce texte inédit, elle explore les rapports entre parole et respiration, et tente à coups de phrases de dépolluer au moins un peu nos atmosphères.
Étincelles / Scintille est accompagnée d’un catalogue rassemblant les projets des pensionnaires de l’Académie de France à Rome. La publication comprend également une série de pages collectives consacrées aux dialogues et aux échanges entre les pensionnaires : ces sections se présentent comme des « intervalles » au sein du catalogue, laissant place à des incursions, des études approfondies et des associations libres sur différents thèmes qui ont marqué l’expérience des pensionnaires à la Villa Médicis.
CATALOGUE :
L’ouvrage est disponible en vente à la Villa Médicis. 16,00€ 164 pages ISBN 978-88-89300-04-06 Version française, avec traductions italienne et anglaise sur un livret séparé.
Les pensionnaires 2021-2022 de la Villa Médicis :
Kaouther Adimi, écrivaine
Née en 1986 à Alger, Kaouther Adimi est écrivaine, dramaturge et scénariste. Après deux premiers livres, Des ballerines de papicha (prix de la Vocation 2011) et Des pierres dans ma poche, elle connaît un important succès avec Nos richesses (Prix Renaudot des lycéens et Prix du style), paru au Seuil en 2017, évocation du légendaire libraire et éditeur Edmond Charlot. Son quatrième roman, Les petits de décembre (Prix du roman métis des lycéens), a été publié en 2019.
Son travail mêle archives et fiction, réalité et imaginaire, s’appropriant des lieux pour les transformer, exhumant des histoires oubliées pour les remettre en récit.
Kaouther Adimi collabore à de nombreuses revues et écrit également pour le théâtre et le cinéma.
À la Villa Médicis, elle travaille à son cinquième roman, Au vent mauvais, où à travers les destins croisés de trois personnages, elle dresse une grande fresque de l’Algérie, sur un siècle ou presque, de la colonisation à la lutte pour l’indépendance, jusqu’à l’été 1992, au moment où le pays bascule dans la guerre civile. Au vent mauvais paraîtra en septembre 2022 aux éditions du Seuil.
Directement inspiré par sa résidence, Kaouther Adimi a imaginé le paon rose, conte écrit pour le programme OLI de France Inter, mis en musique dans le cadre de la Nuit blanche (novembre 2021) par Hèctor Parra et Imma Santacreu.
Iván Argote, plasticien et réalisateur
Né en 1983 à Bogotá (Colombie), Iván Argote est plasticien.
À travers ses sculptures, installations, films et interventions, Iván Argote questionne notre rapport intime aux autres, aux institutions, au pouvoir et aux systèmes de croyances. Il développe des stratégies basées sur la tendresse, l’affect et l’humour grâce auxquelles il suggère des approches critiques des récits historiques dominants et tente de les décentraliser. Dans ses interventions sur des monuments, ses installations à grande échelle et ses performances, Iván Argote propose de nouveaux usages symboliques de l’espace public. Son travail fait partie de nombreuses collections renommées à travers le monde comme celles du Guggenheim Museum (New York, États-Unis), du Centre Pompidou (Paris, France), de l’ASU Art Museum (Phoenix, États-Unis), de la Cisneros Fontanals Art Foundation (Miami, États-Unis), la Colección de Arte del Banco de la República (Bogota, Colombie), de Kadist (San Francisco, États-Unis) et du MACBA (Barcelone, Espagne).
Le projet qu’il mène à la Villa Médicis s’ancre dans l’héritage de la ville de Rome, et sa particularité de posséder le plus grand nombre d’obélisques au monde : huit de l’Egypte antique, cinq de l’époque romaine et d’innombrables autres modernes. C’est à leurs parcours, tant temporel que géographique, qu’Iván Argote souhaite se consacrer pendant sa résidence. Son projet comporte deux volets : un film documentaire dans lequel un pigeon nous mènera à la découverte des différents obélisques de Rome et une série d’installations in situ à la Villa Médicis autour de l’obélisque qui s’y trouve. .
Charlie Aubry, plasticien et musicien
Né en 1990 à Lillebonne (France), Charlie Aubry est plasticien.
Charlie Aubry est diplômé de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Toulouse (ISDAT) en arts plastiques (DNAP, 2012) et expression plastique (DNSEP, 2014), avec les félicitations du jury. Il développe une pratique autour de l’électronique, par le biais de laquelle il questionne l’erreur comme méthode d’apprentissage. Ce travail débute d’abord avec le détournement d’objets électroniques, qui deviennent rapidement pour lui de vrais outils de création sonore et visuelle.
À partir de 2013, il collabore régulièrement avec la compagnie Maguy Marin : en 2014, il compose la bande-son du spectacle BiT puis celle de DEUX MILLE DIX SEPT jouée en live pendant la représentation.En 2018, il signe la musique et la scénographie de la dernière création de la compagnie, Ligne de Crète.
Le projet qu’il mène à la Villa Médicis permet à Charlie Aubry de continuer ses recherches amorcées avec l’installation p3.450 autour des rapports entre la technologie, les usages et l’art. L’installation p3.450 est une utopie critique, un scénario d’anticipation qui met en exergue certains usages technologiques et ses limites. Selon Charlie Aubry, ce genre de scénario d’usage spéculatif est la matérialisation concrète des changements possibles – qu’ils soient technologiques ou sociétaux – par le biais d’objets ou de dispositifs. L’installation et les recherches de l’artiste questionnent les comportements, et lui permettent de porter un regard critique sur des phénomènes de société. Pendant sa résidence, Charlie Aubry souhaite écrire de nouveaux scénarios d’usage et protocoles, y apportant des apports théoriques et les faisant cohabiter avec sa pratique sculpturale et du dispositif d’installations. .
Théodora Barat, plasticienne et réalisatrice
Née en 1985 en région parisienne, Théodora Barat est plasticienne et réalisatrice.
Théodora Barat a étudié aux Beaux-Arts de Nantes avant d’intégrer le Fresnoy – Studio National des Arts Contemporains. Elle développe actuellement une thèse de recherches et création au sein du programme doctoral RADIAN. Elle a notamment été lauréate du Prix Audi talents (2016), de la bourse FACE / Étant Donnés, de l’AIC (2020) et du programme de soutien à la recherche et à la création de l’Institut pour la Photographie (2021).
Son travail mêle sculpture, film, installation, vidéo et photographie. Il a été présenté au K11 – Musea (Hong Kong), au Cneai, à l’Emily Harvey Foundation et à l’Elizabeth Foundation for the Arts (New York), à la Nuit Blanche, la Friche de la Belle de Mai, Mains d’Œuvres, Glassbox, ou encore au CAC Vilnius (Lituanie), ainsi qu’en programmation vidéo au Palais de Tokyo et dans de nombreux festivals internationaux.
Le projet qu’elle mène à la Villa Médicis est centré sur l’étude et la recherche autour de la possibilité d’une sculpture documentaire. Comment insuffler à une sculpture une valeur documentaire sans qu’elle devienne une reconstitution ? Comment restituer un contexte historique sans qu’il s’agisse d’une illustration ? Le projet trouve son origine dans les constructions occupant les arrière-plans de Fellini, dans les centrales nucléaires italiennes en démantèlement et l’architecture rationaliste. Toutes sont différentes incarnations de la modernité, différents témoins de ses basculements ou mutations. Le projet tend à révéler l’historicité et la valeur documentaire de ces constructions. Partant de ce corpus, Théodora Barat réalisera une série de sculptures, implantée et mise en scène dans la périphérie romaine. Ainsi, les frontières se brouilleront entre tournage, chantier de construction et reconstitution. Ce passé ainsi réanimé, ces récits ainsi réactivés feront s’entrechoquer différentes temporalités. Mais cette fois, les vestiges seront fictionnels. .
Samir Boumediene, chercheur et conteur
Né en Moselle en 1985, Samir Boumediene est historien des savoirs et des arts.
Chercheur au CNRS, titulaire d’un doctorat d’histoire moderne, il a publié en 2016 sa thèse sous le titre La colonisation du savoir. Une histoire des plantes médicinales du Nouveau Monde.
Le projet de recherche qu’il mène à la Villa Médicis est consacré à une expression : « Le temps dévoile la vérité » ou « Veritas Filias Temporis », particulièrement employée dans l’art italien des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. En analysant les peintures, gravures, dessins, sculptures et tapisseries évoquant cette idée, il s’agit de comprendre l’importance qu’acquiert la thématique de la découverte dans l’histoire culturelle, sociale et politique des arts. En Italie, ce thème est en effet associé à diverses réflexions sur la nouveauté des temps, l’invention, les conflits entre artistes et la pratique du secret politique. À travers ce motto, il est donc possible de documenter la contribution italienne aux tensions qui ont habité l’Europe, entre nouveau et ancien, secret et mensonge, vision du progrès et peur de la fin.
Parallèlement, Samir Boumediene mène des projets à l’interface entre arts culinaires et arts visuels. Dans le prolongement de recherches sur les pratiques de la fermentation et l’usage des épices, il profite de sa résidence à Rome pour écrire un documentaire sur le soffritto.
Également appelé sofregit en catalan ou sofrito en castillan, le soffritto est la base de nombreux plats et de nombreuses sauces de la cuisine méditerranéenne. Derrière d’infinies variations, il se présente comme l’association d’un corps gras et d’un représentant du genre alium (notamment l’oignon, l’ail, l’échalotte). S’il n’a pas d’équivalent dans le vocabulaire de la cuisine française, il y joue en réalité un rôle tout aussi fondamental. Cela est aussi vrai, au fond, pour de nombreuses autres cuisines en Asie, en Afrique, en Amérique où, en dépit des yeux qui piquent et du risque de se blesser, la préparation des plats commence par la découpe d’un bulbe âcre.
En retraçant l’histoire du soffritto et ses recompositions à l’heure de la cuisine fusion, il s’agit ainsi de mettre en évidence l’attention aux convives qui caractérise le geste culinaire et donne à tant de plats (risotto, caponata, ratatouille, sauce catalane, sauce mirepoix, etc.) le fond de leur saveur. .
Nidhal Chamekh, plasticien
Né en 1985 à Dahmani (Tunisie), Nidhal Chamekh est plasticien.
Nidhal Chamekh est diplômé de l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis et de l’Université de la Sorbonne à Paris. Il continue de travailler et de vivre entre les deux villes. Son œuvre se situe au croisement du biographique et du politique, du vécu et de l’historique, de l’événement et de l’archive. Elle fragmente, défait et dissèque la constitution de notre identité contemporaine.
Son œuvre a été exposée à la Biennale de Venise, à la Triennale d’Aïchi, à la Biennale d’Architecture d’Orléans, aux Rencontres de Bamako, à la Biennal Videobrasil, à la Biennale de Dakar, celle de Dream City à Tunis et a été présentée à l’Institut du Monde Arabe à Paris, au Drawing Room à Londres, au FM Contemporary Art Center à Milan, au MAC Lyon, au Kunsthaus Hamburg, au CCA Lagos et au Hood Museum entre autres.
Le projet qu’il mène à la Villa Médicis s’intitule « Et si Carthage n’avait pas été détruite ? ». Il s’agit de prendre à la lettre cette interrogation d’Édouard Glissant et de déplier ses potentiels historiques, artistiques et symboliques. Elle se dessinera à travers la survivance et la résonance historique dans l’actualité des rapports entre Rome et l’Afrique du nord et ce qu’elle comporte de « crises » migratoires et de tensions géopolitiques.
Son projet artistique cherche à introduire le patrimoine archéologique romain et la production culturelle marginalisée des exilés de la ville dans un processus de montage où le présent et le passé se définissent conjointement. .
Aude Fourel, cinéaste
Née en 1978 à Saint-Etienne (France), Aude Fourel est cinéaste.
Aude Fourel travaille essentiellement en pellicules super 8 qu’elle confronte aux technologiques numériques pour entrer dans les fragilités et les instabilités de l’image. Elle réalise, monte et produit ses films à la frontière entre documentaire de création et film d’artiste. Les thèmes principaux de ses créations sont les traversées, marcher et filmer, les récits et les engagements politiques anonymes. Sa filmographie se compose de vidéos performatives, courts et moyens métrages. Aude Fourel enseigne les pratiques cinématographiques et le cinéma documentaire à l’Université Grenoble-Alpes (France).
Le projet qu’elle mène à la Villa Médicis, intitulé Récits d’Elissa, raconte les résistances quotidiennes en Palestine à travers plusieurs personnages et une marionnette, chacun gardien d’une histoire enfermée dans un morceau d’archives. Fragments de pellicules 16mm conservés à Rome, films de famille abandonnés, enregistrements anonymes, kilomètres de traversées, ces récits ont une forte odeur de sel – marin ou d’argent – et d’orangers. Aude Fourel part ainsi à Rome, travailler dans les archives de la réalisatrice Monica Maurer, chercher des bobines de films mises de côté et marcher aux côtés de ces personnages, au présent. .
Marta Gentilucci, compositrice
Née en 1973 à Gualdo Tadino (Italie), Marta Gentilucci est compositrice.
Marta Gentilucci a effectué des études de chant en Italie et de composition en Allemagne avec Marco Stroppa. Elle est docteur en composition de l’Université d’Harvard aux États-Unis avec Chaya Czernowin et Hans Tutschku.
Elle a été en résidence à l’Ircam, à l’Experimentalstudio des SWR et au studio d’électronique de l’Akademie der Künste de Berlin. Sa musique a été jouée internationalement et sa musique électronique a été sélectionnée par le Seoul International Computer Music Festival, le New York City Electroacoustic Music Festival et par plusieurs éditions de l’International Computer Music Festival (ICMC). Marta reçoit de l’ICMC le « Best Paper Award » en 2018, et le « Best Piece – Regional, Europe » en 2019. En 2018-2019, elle était pensionnaire du Harvard Radcliffe Institute (États-Unis).
Parmi ses activités les plus récentes, l’Ircam et les Neue Vocalsolisten lui commandent deux nouvelles pièces pour voix et l’électronique, toutes deux créées lors du Festival MANIFESTE (Paris, 2020) puis présentées au Festival ECLAT (Stuttgart, 2021).
Le projet que Marta Gentilucci mène à la Villa Médicis la conduit à réaliser une installation sonore-visuelle avec la photographe américaine Susan Meiselas. Ce projet collaboratif naît du désir de créer l’image d’un corps de femme vieillissant, vu au travers de nos yeux et de notre écoute, sous la forme de « cartographies du corps » – traçant une carte de la peau, des rides, des expressions qui parlent d’une vie vécue, encore pleine d’énergie et de possibilités. .
Noémie Goddard, architecte d’intérieur
Née en 1985 à Chambéry (France), Noémie Goddard est architecte d’intérieur.
Formée aux Arts Appliqués à l’École Boulle puis à l’École Normale Supérieure de Cachan, sa pratique architecturale globale et transdisciplinaire établit un dialogue entre architecture, architecture intérieure et design mobilier.
Associée – Directrice de Création et de Communication au sein d’une agence d’architecture parisienne depuis 2009, elle exerce et met en pratique ses réflexions dans un large spectre d’applications : de l’équipement public à la microarchitecture, en passant la réhabilitation. En 2015, elle cofonde un laboratoire dédié à l’architecture intérieure au sein duquel est développé une méthodologie de conception singulière et unifiante, œuvrant à la réconciliation des échelles et au croisement des disciplines, valorisant les métiers d’arts et initiant les collaborations artistiques au sein du projet architectural.
Le projet qu’elle mène à la Villa Médicis vise à étudier de manière élargie la question de l’intérieur et de l’intériorité conduisant à dépasser l’habiter pour faire émerger de nouveaux arts de vivre. Le projet s’installe à Rome, exemple paradoxal des capacités de réinventions du paysage bâti et des désastres liés à la sur-urbanité, pour questionner la refonte des espaces intérieurs comme voie d’avenir face à la surexploitation des ressources qu’implique les constructions neuves. Sous forme d’enquête, réunissant chroniques et recherches appliquées au sein d’un ouvrage, le projet propose une relecture historique et critique des dispositifs intérieurs. Ainsi l’intérieur, adaptable et toujours en devenir, serait-il garant de notre capacité à habiter le monde de demain ? Si intérieurs et individus interagissent en réciprocité, quelles nouvelles articulations imaginer entre les enveloppes bâties, les paysages intérieurs et ceux qui les habitent ? .
Evangelia Kranioti, plasticienne et réalisatrice
Evangelia Kranioti est une artiste et réalisatrice grecque basée en France. Elle a fait des études de droit (Université nationale d’Athènes), d’arts visuels (École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris) et de cinéma (Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains, Atelier Scénario – La Fémis).
Lauréate de nombreuses bourses et prix, Evangelia Kranioti développe un travail artistique qui embrasse photographie, film et installation vidéo. Son premier long métrage documentaire Exotica, Erotica, Etc. (2015 Berlinale Forum) a été sélectionné dans plusieurs festivals internationaux (notamment IDFA, BFI London FF, Göteborg IFF, Thessaloniki IDF, Karlovy Vary IFF, Sarajevo IFF) où il a reçu de nombreux prix, ainsi que deux prix Iris de l’Académie du Cinéma Hellénique. Son deuxième film Obscuro Barroco (2018 Berlinale Panorama, Prix TEDDY du Jury) lui a également valu plusieurs récompenses, dont deux Iris de l’Académie du Cinéma Hellénique, ainsi que plusieurs nominations (American Society of Cinematography Documentary award, Cinema Eye Honors, Glashütte Original Documentary Award, Sheffield Doc/Fest Art Award, entre autres). En 2019, son exposition Les vivants, les morts et ceux qui sont en mer, présentée à la 50e édition des Rencontres de la Photographie à Arles, a été saluée par la presse internationale et récompensée par le prix Madame Figaro.
Le projet photographique et filmique qu’elle mène à la Villa Médicis, intitulé Les messagers, explore la question migratoire en Méditerranée à travers la figure d’Hermès et le prisme du mythe. .
Marielle Macé, écrivaine
Née en 1973 à Paimboeuf (France), Marielle Macé est chercheuse et écrivaine.
Directrice de recherche au CNRS et directrice d’études à l’EHESS (Paris), Marielle Macé est également professeure invitée à Chicago, New York (NYU), Berkeley, et a été auteure associée au Théâtre des Amandiers.
Ses livres (essais, poèmes) prennent la littérature pour alliée dans une pensée et une mise en débat des formes de la vie — vie sociale, vie commune, vies précaires, paysages vulnérables. Parmi ses publications : Styles. Critique de nos formes de vie (Gallimard, 2016), « Nous » (dir., Critique, 2017), Sidérer, considérer. Migrants en France (Verdier, 2017), « Vivre dans un monde abîmé » (dir., Critique, 2019), Nos cabanes (Verdier, 2019), Parole et pollution (AOC, 2021).
Le projet d’enquête et d’écriture qu’elle mène à la Villa Médicis, intitulé La Vie poreuse, entend prendre autour de Rome le pouls du fleuve et des vies qui s’y frottent : observer ce qui a lieu lorsque l’on défend des zones humides, que l’on rouvre des rivières urbaines, que l’on tente de désimperméabiliser les sols ou de désenfouir des mémoires, et s’appuyer jusque dans la pensée et dans l’écriture sur des phénomènes d’infiltration, de liaison et de percolation — car la vie poreuse réclame une parole, qui l’irrigue à son tour et verse pour de bon dans les paysages. .
Benoît Maire, artiste visuel
Né en 1978 à Pessac (France), Benoît Maire est plasticien.
Après des études de philosophie, Benoît Maire obtient son diplôme national supérieur d’expression plastique à la Villa Arson de Nice avant d’effectuer une résidence de recherche au Pavillon du Palais de Tokyo. Utilisant la philosophie, des textes historiques et des références artistiques comme point de départ, Benoît Maire développe une pratique polymorphe qui se déploie aussi sous la forme de conférences, publications et commissariat d’expositions. Il nourrit sa réflexion sur la théorie et sa concrétisation au travers d’objets et de textes en collaborant régulièrement avec des artistes comme Étienne Chambaud, Alex Cecchetti ou encore Falke Pisano.
Le projet de recherche qu’il mène à la Villa Médicis s’intitule « La main en peinture et le papier imprimé ». Son projet consiste à produire un ensemble de travaux dans différents médiums (photographies, peintures, textes, sculptures) qui formeront une investigation du passage de la main iconique du primitivisme italien à la main charnelle de la Renaissance. L’hypothèse étudiée consiste à avancer que la naissance de l’imprimerie à la fin du XVe siècle contribue à reformuler les peintures de mains qui perdent leur pouvoir de désignation conceptuelle (déictique) et acquièrent un poids affectif plus réaliste. Le travail de Benoît Maire se loge dans cette tension où la main se cherche entre deux régimes sensibles. .
Hèctor Parra, compositeur
Né en 1976 à Barcelone (Espagne), Hèctor Parra est compositeur.
Hèctor Parra a étudié au Conservatoire de Barcelone où il a reçu plusieurs prix avec distinction en composition et piano. En 2002-2003 il suit le cursus de Composition et d’Informatique Musicale de l’Ircam puis se forme à Royaumont, au Centre Acanthes, à Takefu au Japon et à la Haute École de Musique de Genève auprès de B. Ferneyhough, J. Harvey, M. Jarrell, P. Leroux et P. Manoury.
Il reçoit de nombreuses commandes émanant d’institutions comme le Musée du Louvre, l’Académie des arts de Berlin, le Théâtre des Bouffes du Nord ou le Gürzenich Orchester Köln. Sa musique fait régulièrement partie des programmations de salles de concert telles que la Philharmonie de Paris, le Konzerthaus de Vienne, la Philharmonie de Cologne, l’Auditori de Barcelona et le Palau de la Música Catalana (compositeur résident en 2015-2017), le Nouveau Siècle de Lille (compositeur résident en 2017-2018), le Gasteig de Munich ou le Musée Guggenheim de New York. Hèctor Parra se consacre à la composition lyrique et ses œuvres sont publiées par Durand. Depuis 2002, il réside à Paris, où il a enseigné la composition au cursus de l’Ircam de 2013 à 2017.
Le projet qu’il mène à la Villa Médicis est dédié à la composition de l’opéra de chambre Orgia, inspiré du texte théâtral éponyme de Pier Paolo Pasolini dénonçant son drame personnel. Le protagoniste masculin d’Orgia accomplit l’acte le plus puissant que l’on puisse imaginer : un suicide accusateur qui pointe une société pleine d’incompréhension, d’hypocrisie, de cruauté et de mépris pour tout type de minorité. L’opéra serait écrit pour trois voix solistes, un ensemble instrumental moderne et un instrument baroque (archiluth). La résidence à la Villa Médicis sera l’occasion d’effectuer des recherches sur le terrain autour de Pasolini et sur la ville de Rome où il a choisi de vivre, où il est devenu cinéaste et où il a pu nourrir son développement intellectuel consacré à la critique sociale. .
Julie Pellegrin, curatrice et critique d’art
Curatrice et critique, Julie Pellegrin s’intéresse à la notion élargie de performativité. Elle explore la manière dont les relations entre arts visuels, chorégraphie et théâtralité affectent l’écriture des expositions aujourd’hui. À travers des expositions, des projets de recherche et des publications (Take Care, The Yvonne Rainer Project, Alfred Jarry Archipelago, Chorégraphier l’exposition, Kapwani Kiwanga, Chantal Akerman, Myriam Lefkowitz, Alex Cecchetti, Marie Preston…), ou des programmations plus vastes (le festival Performance Day, Nuit Blanche 2013, Les Formes du délai), elle accompagne des pratiques souvent éphémères qui portent des interrogations sociales, politiques et éthiques autour des questions de relations et d’attention.
Le projet de recherche que Julie Pellegrin mène à la Villa Médicis s’inscrit dans le cadre d’un ouvrage qu’elle consacre à la performance dans l’art contemporain. Elle y examine les politiques actuelles de la performance au prisme de références à la post modern dance, des développements récents des performance studies et, de manière plus spécifique, des théories et pratiques anarchistes. Afin d’explorer l’hypothèse d’une relation entre anarchie et performance, elle part d’un moment historique – le projet de la Galleria L’Attico imaginé entre 1968 et 1976 par Fabio Sargentini avec Simone Forti et les performers du Judson Dance et de Grand Union – pour tenter de dessiner une lignée entre cette expérience révolutionnaire et la scène actuelle de la performance en Italie. Croisant exploration d’archives, réalisation d’entretiens et organisation de rencontres publiques, Julie Pellegrin déploiera à la Villa Médicis une recherche spéculative et collective. .
Mathieu Peyroulet Ghilini, designer
Né en 1983 à Sallanches (France), Mathieu Peyroulet Ghilini est designer.
Mathieu Peyroulet Ghilini est diplômé avec les félicitations du jury de l’école ENSCI-Les Ateliers pour son projet Sophistication (2012). Basé principalement sur l’histoire du design et de l’architecture, ce travail de recherche s’est concentré sur diverses interprétations de la sophistication d’une forme, et a remporté le Grand Prix du Jury du Festival de la Villa Noailles en 2013. Par la suite, Peyroulet Ghilini a été designer en résidence à Sèvres – Manufacture et Musées Nationaux, ainsi qu’au Centre International de Recherche pour le Verre et les Arts Plastiques (CIRVA) à Marseille. Lauréat de la Villa Kujoyama à Kyoto en 2017 avec Laureline Galliot, il est également nommé « Rising Talent » du Salon Maison et Objet en 2020.
Le projet qu’il mène à la Villa Médicis s’intitule « Virtualisation, Fragment, Objet en attente » : il questionne l’existence des formes et leur manifestation tangible, ainsi que les rapports qu’elles entretiennent entre elles au travers du prisme de la technologie. .
Guy Regis Jr., écrivain et metteur en scène
Né en 1974 à Port-au-Prince (Haïti), Guy Régis Jr. est écrivain et metteur en scène.
Nombre de ses textes qui rassemblent du théâtre, des romans, de la poésie, sont traduits en plusieurs langues. Il a récemment publié Les Cinq Fois où j’ai vu mon père (2020) (Gallimard) et la pièce Goebbels, juif et footballeur (2020) aux éditions Les Solitaires Intempestifs – où paraissent ses œuvres théâtrales. Traducteur en créole, Guy Régis Jr. a également réalisé des courts métrages expérimentaux. En 2001, il fonde la compagnie NOUS Théâtre qui va bousculer les codes du théâtre contemporain, en créant notamment Service Violence Série (2005), véritable acte politique et dramaturgique fondateur de son travail. Ses créations polymorphes sont diffusées en France (Festival Les Francophonies de Limoges, IN du Festival d’Avignon, plusieurs Scènes Nationales), en Haïti et à l’international (États-Unis, Colombie, Chili, Brésil, Belgique, Italie, Madagascar, etc.). En plus de ses créations, il travaille activement au développement des arts vivants en Haïti. Guy Régis Jr est l’actuel directeur artistique du Festival 4 Chemins. Le projet d’écriture qu’il mène à la Villa Médicis questionne l’étalage des images de haine dans notre société contemporaine. Une tentative d’épuisement de tous nos conflits humains par la création et les pourparlers. Car jamais une époque n’a autant mis sous nos yeux les violences familiales les plus cachées comme celles des guerres ouvertes entre les géants de ce monde. Nous ne cessons d’avoir en images : la menace du nucléaire, les attentats, les rapts, les kidnappings, les féminicides, les viols, les violences policières, etc., comme si notre époque était celle qui voulait nous les rendre plus intimes. Guy Régis Jr souhaite ainsi créer une œuvre qui pourrait réunir nos offenses quotidiennes en un tout, et en faire débattre dans une Agora, un Forum, pendant une journée entière. « Quel dernier grand conflit pour satisfaire la haine entre les humains ? » est cette œuvre transdisciplinaire qu’il veut se consacrer à composer, comme une sorte de dramaturgie plurielle, où le public est invité à poursuivre ce débat initié par Einstein et Freud sur ce besoin « inévitable » de fracas et de guerre entre les humains. Penser/Panser les blessures par la solidarité. .
Saverio Verini, commissaire de l’exposition des pensionnaires
Saverio Verini est commissaire de la Nuit Blanche 2021 et de l’exposition des pensionnaires 2022.
Commissaire d’expositions et de manifestations d’art contemporain, Saverio Verini a collaboré avec de nombreuses institutions telles que la Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea, l’Istituto Italiano di Cultura di Parigi, le Centro per l’arte contemporanea Luigi Pecci, le MACRO, l’American Academy in Rome, la Fondation Civitella Ranieri. Actuellement, il assure la coordination d’expositions à la Fondation Memmo à Rome. Collaborateur du magazine Artribune, il est également auteur de plusieurs textes critiques.
Horaires d’ouverture : Du lundi au dimanche (fermé le mardi) de 10h30 à 19h (dernière entrée à 18h30) Vendredi et samedi de 10h30 à 20h (dernière entrée à 19h30)