Les collections

La Villa Médicis conserve une importante collection d’œuvres d’art, héritière, à la fois, d’une partie de la collection de Ferdinand de Médicis et de pièces réunies par les différents directeurs de l’Académie de France à Rome depuis sa création en 1666.

Elle est constituée d’oeuvres commandées par les directeurs ou exécutées par eux-même ainsi que des travaux de pensionnaires. Distribuée dans la villa et les jardins, elle comprend tout à la fois des meubles précieux, des tapisseries et des objets d’art et de design, des instruments de musique, des dessins, des estampes, des sculptures, complétés par une riche collection de moulages et des peintures dont 460 portraits de pensionnaires réalisés entre 1798 et 1936.

Le département d’histoire de l’art s’emploie à conserver, étudier, faire connaître et mettre en valeur le patrimoine de la Villa Médicis.

L’Académie de France à Rome est heureuse d’annoncer la mise en ligne de sa collection patrimoniale : La Base d’Antin, qui permet de consulter les principales informations relatives aux œuvres des vastes collections de la Villa Médicis : portraits de pensionnaires, tirages en plâtre, bustes de directeurs, caricatures, etc.

 

 

 

 

La loggia de Cléopâtre

Cette loggia se trouve dans les jardins de la Villa Médicis. Elle adopte la forme d’une « serlienne », c’est-à-dire d’une ouverture centrale couverte d’un arc en plein cintre et flanquée de deux ouvertures latérales couvertes d’un linteau.
La loggia s’ouvrait à l’époque du cardinal Ferdinand de Médicis sur la campagne, formant un portique transparent entre le jardin et le paysage suburbain. Le cardinal y avait placé une sculpture représentant Cléopâtre qui donna son nom à la loggia. La sculpture est aujourd’hui conservée à la Galerie des Offices de Florence. 
Aujourd’hui, se trouve placée sur un haut piédestal une Vénus de Cnide antique, en marbre, d’époque romaine.

Pendant la nuit du 12 au 13 décembre 1983, la Vénus fut vandalisée et sa tête a disparu. La technologie 3D nous permettra peut-être de la lui restituer.

Les Niobides

Niobé, reine de Thèbes, s’était vantée d’être l’heureuse mère de nombreux enfants, contrairement à Léto qui n’avait mis au monde que deux jumeaux. Ces derniers, Artémis et Apollon, vengèrent l’outrage fait à leur mère en transperçant de flèches les enfants de Niobé, sous les yeux de celle-ci.
Cette histoire tragique servit d’inspiration pour un ensemble de statues antiques datant du Ier et IIe siècle après J.-C. Ces statues furent découvertes en 1583 et Ferdinand de Médicis s’en porta immédiatement acquéreur. Elles ont orné le jardin de la villa jusqu’en 1770, date à laquelle elles ont été transférées à Florence.
Balthus, directeur de la Villa Médicis de 1961 à 1977, décida de redonner au parc son caractère de jardin de la Renaissance qui avait été perdu avec les années. Le pensionnaire restaurateur Michel Bourbon réalisa des moulages d’après les originaux conservés au musée des Offices à Florence. Ces copies furent installées dans les jardins où il est possible de les admirer aujourd’hui.

© Daniele Molajoli

La Dea Roma

La Dea Roma est une statue antique monumentale en marbre représentant la déesse Rome. L’empereur Hadrien divinisa en effet la ville de Rome à l’occasion du 900e anniversaire de la ville. La statue appartenait au temple dédié à Sérapide, sur le Quirinal.
Ferdinand de Médicis s’en porta acquéreur et l’installa dans le jardin de sa villa. Cette statue est un exemple remarquable de l’art romain monumental. Elle est le symbole de Rome et de l’éternité de sa gloire. C’est peut-être pour cette raison qu’à la différence de la plupart des pièces de la collection du cardinal, la Dea Roma est restée dans les jardins de la Villa Médicis.
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Daniele Molajoli

Le portrait du cardinal Ferdinand de Médicis

Jacopo Zucchi réalise ce portrait de Ferdinand de Médicis en 1575. Le peintre est alors au service du cardinal et s’apprête à réaliser les décors peints de la Villa Médicis.
Zucchi était né à Florence en 1541. Il se spécialisa dans les sujets allégoriques complexes peints dans un style artificiel caractéristique du courant maniériste. Mais ici, l’artiste propose un traitement entièrement différent, naturaliste, dans la lignée des portraitistes Antonio Moro ou Alonso Sánchez Coello. Ferdinand de Médicis est représenté au moment où il devient propriétaire de la Villa. Il est debout, vêtu de son habit de cardinal et regarde le spectateur, son hôte.

La chambre des Muses

Le Cardinal de Médicis confia le décor peint de sa Villa au peintre florentin Jacopo Zucchi. L’appartement noble situé au centre du bâtiment est formé de trois pièces en enfilade. Zucchi et ses collaborateurs réalisèrent entre 1584 et 1586 un décor allégorique complexe formé d’un ensemble de tableaux peints à l’huile, insérés dans un décor de boiserie, pour le plafond et d’une longue frise peinte à fresque courant tout le long des quatre murs de la pièce.
Le programme décoratif du plafond de la pièce centrale, chambre à coucher de Ferdinand de Médicis, est dédié aux neuf muses et s’organise autour de nombreux éléments cosmologiques, astrologiques et talismaniques. À la naissance de Ferdinand, son horoscope lui prédisait un destin des plus glorieux. Le décor de la pièce, en illustrant son thème astral, était chargé, pour ainsi dire, de forcer la providence.

La chambre des oiseaux

La chambre des oiseaux a été aménagée dans un pavillon construit par le cardinal Ferdinand de Médicis en 1576 au bord du jardin de la villa qu’il venait d’acquérir.
La voûte fut peinte à fresque par Jacopo Zucchi. Elle représente un ensemble exceptionnellement varié d’animaux et de végétaux répartis sous un treillage. Si les représentations de volières sont relativement fréquentes à la Renaissance, la réalisation de Zucchi se singularise par l’atténuation de la dimension décorative au profit d’une vision plus documentaire où les espèces animales et végétales se détachent sur un fond blanc.
Lorsque l’Académie prit possession des lieux au début du XIXe siècle, le pavillon servit d’atelier pour les artistes pensionnaires. Le sculpteur 
Jean-Baptiste Carpeaux y travailla par exemple de 1856 à 1859. La voûte avait été recouverte d’un badigeon blanc uni et le décor fut entièrement masqué. Ce n’est que bien plus tard, en 1985, grâce aux travaux des historiens de l’art et des restaurateurs, que cette magnifique composition fut redécouverte et remise au jour. 
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Assaf Shoshan

Les tapisseries du Grand salon

Le Grand salon est la pièce centrale de la Villa Médicis. Au XIXe siècle, le lieu est utilisé comme bibliothèque par l’Académie de France à Rome qui occupe la villa depuis 1803. L’accroissement du volume des livres et le besoin de retrouver un salon de représentation ont incité Balthus, directeur de l’Académie de 1961 à 1977, à déplacer la bibliothèque vers son emplacement actuel, dans la galerie de Ferdinand.
Le Grand salon est aujourd’hui décoré de huit tapisseries des Gobelins formant la « Tentures des Indes ». Ces tapisseries furent tissées entre 1724 et 1726 et représentent des scènes de chasse et des combats d’animaux exotiques. Elles ont été réalisées à partir de dessins et de documents graphiques réalisés au XVIIe siècle, au Brésil, par Albert Eckhout. Ces tapisseries sont représentatives du goût pour l’exotisme sous l’Ancien Régime. Elles avaient été envoyées en 1726 par la Couronne de France au Palais Mancini à Rome, précédent siège de l’Académie, pour embellir le lieu.